clin d'œil féminin

Beaucoup de préjugés, de prétentions, de divagations et de mensonges ont désorienté les femmes et les hommes

Femmes et sciences

**L’évolution de la science des particules expliquée par une physicienne d’Oran

 Iddir Farida Ghizlane, Directrice du Laboratoire de Physique Théorique d’Oran 

**Le Laboratoire de Physique Théorique d’Oran a été créé en 1985 et officialisé en 2000, par une équipe d’enseignants-chercheurs de domaines complémentaires (physique mathématique, physique des hautes énergies, gravité quantique,…)**

Une présentation succincte des évolutions majeures de la physique des particules qui a notamment abouti à l’élaboration du «Modèle standard» a été effectuée par Mme Iddir Farida Ghizlane, chef de projet à l’université d’Oran à l’occasion de la fête de la science. Un événement qu’organise l’IFO chaque année au mois d’octobre et au profit d’un plus large public.


A chaque étape, depuis plus d’un siècle, des hommes ont consacré des vies entières pour faire avancer la connaissance. Wolfgang Pauli, Paul Dirac, Enrico Fermi, Georges Zweig, Murray Gell-Mann, Peter Higgs et tant d’autres, nobélisés ou pas, ont chacun apporté une pierre à l’édifice. Aujourd’hui, le Modèle standard est communément admis par la communauté scientifique comme étant le mieux indiqué pour répondre aux questions liées aux constituants fondamentaux de la matière et les interactions qui entrent en jeu pour les relier les uns aux autres. Les particules élémentaires se subdivisent en deux grandes familles que sont les fermions et les bosons différenciés par leur spin (fractionnaires pour les premiers et entiers pour les seconds). Douze «briques» fondamentales constituent la première famille avec d’un côté les quarks et, de l’autre, les leptons.

Les quarks découverts graduellement sont les constituants des hadrons (les neutrons et les protons en sont quelques exemples) et portent des noms spécifiques, up, down, charm, strange, top et bottom. Les leptons constituent une classe qui englobe l’électron (plus connu) mais aussi ce qu’on appelle le muon et le tau, tous chargé négativement ainsi que toute une famille de particules très légères (en comparaison) et de charge neutre qu’on appelle les neutrinos dotés de saveurs associées (neutrino électronique, neutrino muoiques et, enfin, le neutrino tauique). La deuxième classe concerne les bosons eux aussi regroupés en deux catégories. D’un côté les bosons dits de Jauge sont liés par trois types d’interactions.

La plus connue, l’interaction électromagnétique, génère le photon. L’interaction forte met en scène les gluons. Elle est responsable de la cohésion des quarks à l’intérieur d’un hadron ou dite résiduelle quand elle sert à lier les hadrons entre eux (cohésion du noyau atomique même avec des éléments de même charge électrique qui devraient normalement se repousser).

Trois autres bosons dits W+, W- et Z° sont associés à l’interaction faible, celle qui entre en jeu dans la radioactivité, plus précisément la désintégration dite Bêta. Considéré comme boson hypothétique, le graviton est formulé théoriquement mais aucune preuve n’est venue le confirmer. Il reste le boson de Higgs prévu depuis des années et associé à une interaction combinant la faible et l’électromagnétique et dite électrofaible. Une spécificité qui n’a pas empêché sa mise en en évidence en 2012 grâce au LHC (Large Hadron Collider) du Centre européen de la recherche nucléaire (CERN).

Les accélérateurs de particules (il en existe aussi aux Etats-Unis) et particulièrement le LHC jouent un grand rôle dans l’évolution de la physique. Le pendant technologique est extrêmement important pour réaliser des structures capables de vérifier des théories, de confirmer des prédictions et de donner du crédit à la science. Le LHC emploie 10 fois plus d’ingénieurs que de chercheurs qui sont déjà plusieurs centaines. Grâce à la décentralisation, les capacités de stockage des données recueillies ont été décuplées et ont de quoi occuper la communauté scientifique pendant des années.

Entré en service en 2008, le LHC a été mis à l’arrêt pour rénovation en février 2013. Dans sa première phase, il n’a fonctionné qu’avec la moitié de la capacité maximale pour laquelle il a été conçu, c’est-à-dire atteindre des énergies de l’ordre de 14 Tev (T pour 10 à la puissance 12). Il a atteint 8Tev mais pour la deuxième phase d’exploitation, à partir de 2015, on compte atteindre 13 Tev et espérer faire d’autres découvertes importantes. Des réparations ont été entamées sur l’ensemble de la structure (sur près de 27 Km) notamment les aimants supraconducteurs qui règlent les trajectoires des faisceaux hadroniques et les shunts, jonctions électriques qui les relient entre eux.

Le système de refroidissement peut générer des températures à -271,3°C, proches du zéro absolu (-273, 15 °C) rendant certains matériaux supraconducteurs. En somme, des prouesses technologiques pour aller encore plus loin dans la recherche fondamentale. L’antimatière est un concept admis et prouvé mais la théorie de la Supersymétrie qui prévoit une particule partenaire pour chaque élément du modèle standard n’est pas encore très bien mise au point. Néanmoins c’est déjà l’un des axes de recherches pour lesquels les physiciens tenteront d’apporter du crédit en plus du rêve lointain de la grande théorie de l’unification.

Les collisions à haute énergie de particules tentent de recréer les conditions des tous premiers instants du bigbang caractérisés par une «soupe primordiale » extrêmement dense, chaude et chaotique, un plasma principalement formé de quarks et de gluons mais à l’état libre. Le LHC pourrait également répondre à la question pourquoi la matière a pris le dessus sur l’antimatière donnant naissance à l’univers connu aujourd’hui. Dans ce même univers une grande question subsiste également. La masse de l’univers observable ne représente que 4,5% de la masse totale, ce qui suppose l’existence d’une matière qualifiée de «noire» à laquelle on associe, compte tenu de l’accélération de l’expansion de l’univers, une énergie dite «sombre».*Djamel Benachour-El Watan-02/11/2014

**1er Congrès international de physique numérique 

*Université des Sciences et de Technologie d’Oran - Mohamed Boudiaf (USTO)          

                du 13 au 15 octobre2012

*L’Université des Sciences et de Technologie d’Oran - Mohamed Boudiaf (USTO) a accueilli du 13 au 15 octobre le 1er Congrès international de physique numérique (CIPN1). Outre une forte participation algérienne, ont pris part à ce rendez-vous scientifique, qui a lieu pour la première fois en Algérie, des spécialistes de renom dans cette discipline, en provenance d’universités américaines, françaises, allemandes, britanniques et japonaises. Parmi les figures les plus emblématiques de la physique numérique présentes à cette première édition du CIPN, il y a lieu de citer le Dr Satya N Majumdar, qui a à son actif plus de 180 publications dans les revues les plus prestigieuses. Directeur de Recherche (DR1) au Laboratoire de Physique Théorique et Modèles Statistiques, Université Paris-Sud, Orsay,France, cet indien d’origine, diplômé de l’université de Calcutta, lauréat du Prix d’excellence Scientifique (PES) (2009), décerné par le CNRS, est également régulièrement candidat au prix Nobel de la physique. Le CIPN1 a également vu la participation de chercheurs de haut rang tels Thomas Prelberg (UK), Fredrik Shmid (Allemagne), Julia M. Yeomans (UK) ou Thibault Roques-Carmes (France) pour ne citer que ceux là.
Selon les organisateurs, la conférence vise à réunir à Oran des chercheurs et des scientifiques du monde entier. Pour le docteur Sabeur Sid Ahmed, président du CIPN1, douze scientifiques et chercheurs sur les 22 sollicités, représentants dix pays ont répondus à l’invitation du Comité d’organisation. Ce qui est «très encourageant pour cette toute première édition de la Conférence et pour le développement en Algérie de cette discipline qu’est la Physique numérique.»
La physique numérique, c’est la convergence de trois sciences majeures : les mathématiques, la physique et l’informatique. La physique fournit les problèmes, les mathématiques les algorithmes pour les modéliser, et l’informatique l’outil pour faire les calculs. A quoi sert-elle ? Pour le docteur Sabeur Sid Ahmed, «la physique numérique permet de simuler des expériences qu’on ne peut pas expérimenter». «Elle aide aussi à tester des idées et d’apprendre des concepts. Son apport peut être salvateur pour les laboratoires de recherche en termes d’économie d’argent et de temps, car elle se substitue aux équipements d’expérimentation, souvent trop coûteux et pas toujours fiables. Il y a également son apport pédagogique à l’enseignement de la physique. On peut désormais apprendre en faisant des expériences numériques. On ne possède pas toujours le matériel ni l’espace pour faire des manipulations», explique notre interlocuteur.
Les scientifiques de tous bords sont unanimes : simuler un phénomène est un excellent moyen de le comprendre. Appelé physique numérique et parfois physique informatique, cette discipline est l’étude et l’implémentation d’algorithmes numériques dans le but de résoudre des problèmes physiques pour lesquels une théorie existe déjà. Elle est souvent considérée comme une sous-discipline de la physique théorique, mais certains la considèrent comme une branche intermédiaire entre la physique théorique et la physique expérimentale.
En général, les physiciens définissent un système et son évolution grâce à des formules mathématiques précises. Il arrive souvent que la solution des équations basées sur les principes de la physique fondamentale ne soit pas adaptée à la description du système. Ceci est particulièrement vrai dans le cas de la mécanique quantique, où seulement une poignée de modèles simples possèdent des solutions analytiques complètes. Dans les cas où les systèmes ont seulement des solutions numériques, des calculs numériques sont employés.
Une première édition : objectifs et défis
Le 1er Congrès In-ternational de Physique Numérique (CIPN1) permet «d’échanger et de stimuler des idées de différentes disciplines de la physique, afin de discuter des défis d’ordre pratique rencontrés et les solutions adoptées, et de se renseigner sur les développements récents dans les frontières de la théorie et des méthodes numériques appliquées en physique», affirme le président du Congrès.
Le programme technique de la CIPN1 comporte des sessions plénières, des présentations orales et des posters sur des sujets couvrant un large éventail d’intérêts dans le domaine de la physique numérique. Parmi les domaines privilégiés au cours dans cette édition, la «physique statistique», «physique des fluides», «sciences des matériaux et polymères» et «modélisation physique». Quant aux thématiques étudiées, elles sont au nombre de huit. Il s’agit des «phénomènes Couplés et Interfaciaux, fluides et solides», le «modèle numérique relatif au mouillage en présence ou non de surfactants», le «modèle numérique sur l’électromouillage», la «structure électronique et optique des matériaux», le «repliement des polymères et transitions de phase», «les méthodes de Monte Carlo classiques et quantiques», les «systèmes réacteur/transfert» et enfin, «la microfluidique».
Le choix de ces thématiques est déterminé par le fait que les calculs numériques sont employés couramment, dans le cadre de la physique du solide et de la de la mécanique des fluides. En physique du solide, par exemple, l’outil informatique est employé avec la théorie fonctionnelle de densité afin de calculer des propriétés des solides. Les chimistes utilisent une méthode semblable pour étudier les molécules. En physique du solide, l’organisation électronique de la matière, les propriétés magnétiques et les densités électroniques de charge peuvent être calculées par plusieurs méthodes, y compris par calcul numérique et les méthodes ab initio (via différentes théories et/ou méthodes). Beaucoup d’autres problèmes numériques plus généraux se retrouvent inévitablement dans le domaine de la physique numérique, bien qu’ils pourraient être considérés comme des problèmes purement mathématiques. Il s’agit notamment de résolution des équations, d’évaluation d’intégrales, de méthodes stochastiques, particulièrement la méthode de Monte Carlo, de méthodes des équations différentielles partielles, par exemple la méthode des différences finies et la méthode des éléments finis, de calcul de valeurs propres et leurs vecteurs propres correspondants pour des matrices très grandes (exemple : l’état propre en physique quantique) ou encore la méthode pseudo-spectrale. Toutes ces méthodes et plusieurs autres sont employées pour calculer les propriétés physiques des systèmes à modéliser ou à simuler. *Le Quotidien d’Oran-17 – 10 – 2012

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la mathématicienne iranienne Maryam Mirzakhani est décédée, à l’âge de 40 ans aux USA

Maryam Mirzakhani.

*vidéo : 

مریم میرزاخانی Maryam Mirzakhani

***Modèle dans un monde où les hommes sont encore majoritairement présents, la mathématicienne d’origine iranienne Maryam Mirzakhani vient de décéder des suites de son combat contre le cancer. Elle avait marqué les esprits en 2014 en devenant la première femme à recevoir l’équivalent du prix Nobel en mathématiques : la médaille Fields.

****Seule femme à avoir remporté la médaille Fields, la mathématicienne iranienne Maryam Mirzakhani est décédée, samedi, à l’âge de 40 ans. Émus, les médias iraniens lui ont rendu hommage. Son portrait a fait la une des journaux iraniens. Maryam Mirzakhani, génie des mathématiques et lauréate de la très prestigieuse médaille Fields, est décédée, samedi 15 juillet 2017, aux États-Unis des suites d’un cancer du sein à l’âge de 40 ans. *médias / 15 luillet 2017

Femmes et sciences 17072017-maryam-mirzakhani-iran-afp

****L’Iranienne, décédée à l’âge de 40 ans le 15 juillet 2017 aux Etats-Unis, est la première femme à avoir remporté la médaille Fields, équivalent du prix Nobel dans la discipline

En 2014, elle avait remporté la prestigieuse médaille Fields, considérée comme l’équivalent du prix Nobel en mathématiques. Première femme – après cinquante-deux hommes – à décrocher cette récompense, décernée depuis 1936, elle mettait fin à une grande injustice, avec l’espoir, dira- t-elle, d’« ouvrir la voie » à beaucoup d’autres femmes. Samedi 15 juillet, l’injustice a repris le dessus. Maryam Mirzakhani est morte d’un cancer du sein contre lequel elle luttait depuis quatre ans. Elle avait 40 ans.

Humble, discrète, Maryam Mirzakhani frappait tous ceux qui la rencontraient par « sa gentillesse et sa simplicité », raconte le mathématicien Etienne Ghys, de l’Ecole normale supérieure de Lyon. Pourtant, rien dans sa vie ne fut tout à fait ordinaire. Née à Téhéran, le 5 mai 1977, passionnée de littérature, elle vit dans les livres et se rêve écrivaine. Jusqu’à ce que son frère aîné lui glisse dans les mains un ouvrage de mathématiques. Elle y découvre la célèbre histoire de Friedrich Gauss (1777-1855) expliquant à son maître d’école comment effectuer facilement la somme de tous les entiers de 1 à 100. Le déclic. La passion de l’adolescente devient alors de « résoudre des énigmes », sa première vision des mathématiques.

Une étudiante exceptionnelle

Scolarisée dans un lycée pour élèves brillants, Maryam Mirzakhani présente des dons exceptionnels. En 1994, elle est – déjà – la première jeune fille sélectionnée dans l’équipe nationale pour les Olympiades internationales de mathématiques. Elle remporte la médaille d’or avec un score de 41 points sur 42. Elle revient l’année suivante, décroche une nouvelle médaille d’or, avec cette fois un sans-faute.

Elle intègre la prestigieuse université technologique Sharif de Téhéran. Au retour d’une conférence en province, un accident de la route tue sept étudiants qui voyageaient avec elle. Elle échappe au « mardi noir » des mathématiques iraniennes.

****Environ 108 milliards d’êtres humains conscients ont disparu de la surface de la Terre depuis l’arrivée d’Homo sapiens dans la biosphère et l’on est aujourd’hui à un taux planétaire d’environ 150.000 décès par jour. Toutes ces morts nous sont bien sûr injustifiables mais il en est parfois certaines qui nous frappent plus que d’autres, comme celle de John Nash, car elles nous rappellent douloureusement la fragilité humaine, contre laquelle aucune gloire ne protège.

Il y a quelques jours, une triste nouvelle avait ainsi commencé à circuler sur les réseaux sociaux. La mathématicienne d’origine iranienne Maryam Mirzakhani, la première femme lauréate de la médaille Fields en mathématiques, était atteinte d’un cancer. Le 14 juillet 2017, le journal Tehran Times faisait savoir que la jeune femme âgée de 40 ans se battait en réalité contre la maladie depuis quatre ans et qu’après une période de rémission, celle-ci était revenue avec, malheureusement, des métastases qui, cette fois-ci, avaient atteint la moelle osseuse. Le 15 juillet, l’université de Stanford, où Maryam Mirzakhani était professeur, a annoncé qu’elle avait perdu la bataille contre le cancer et qu’elle en était morte.

Il y a presque 150 ans, aussi pendant le mois de juillet, et à presque 40 ans, un autre mathématicien de renom mourrait également des suites d’une longue maladie. Mais, en l’occurrence, il s’agissait de la tuberculose. Le lien avec Maryam Mirzakhani ? Le mathématicien en question n’était autre que Bernhard Riemann et c’est lui qui est à l’origine du domaine où se sont déployés les travaux de Maryam Mirzakhani : la théorie des surfaces de Riemann.

Futura avait consacré un article (voir ci-dessous) en 2014 à la mathématicienne lors de son attribution de la médaille Fields dans lequel plusieurs liens renvoyaient aussi bien à une interview qu’elle avait donnée en 2008 au célèbre Clay Mathematics Institute (dont elle avait été membre de 2004 à 2008) qu’à un article consacré à Maryam Mirzakhani sur le site incontournable du CNRS, Images des Maths, par le mathématicien Étienne Ghys, directeur de recherche CNRS à l’École normale supérieure de Lyon.

Dans son interview, la mathématicienne confessait qu’elle pensait lentement, qu’elle avait besoin de temps pour réfléchir aux problèmes qu’elle rencontrait dans ses recherches et que, pour elle, « la majorité du temps, faire des maths [était] comme grimper une montagne, sans chemin et sans perspective devant ».

Ces déclarations peuvent surprendre mais elles sont en réalité communes à bien des grands mathématiciens, notamment deux autres médaillés Fields français, Laurent Schwartz et Alexandre Grothendieck. Ceux-ci ont expliqué qu’ils se sont sentis plus d’une fois lourds et maladroits face à des collègues dont la rapidité d’esprit et la virtuosité les impressionnaient, même si certains n’ont, au final, jamais rien fait qui soit de l’envergure des travaux de ces deux médaillés.

Dans une autre interview donnée en 2014 au Guardian, la chercheuse avait déclaré : « Enfant, j’ai rêvé de devenir écrivain. Mon passe-temps favori était la lecture de romans. En fait, je lisais tout ce que je pouvais trouver. Je n’ai jamais envisagé que je poursuivrais une carrière en mathématiques jusqu’à la dernière année de lycée ».**source: futura-sciences./  17/07/2017

**voir vidéo: Maryam Mirzakhani wins 2014 Fields medal – first woman to do so

*Dans cette courte vidéo en anglais, accompagnée de photos personnelles, la lauréate de la médaille Fields 2014, la mathématicienne iranienne Maryam Mirzakhani nous parle de sa trajectoire depuis son enfance ainsi que de ses travaux sur les surfaces de Riemann qui ressemblent parfois à des tores collés ensemble pour faire des bretzels. Pour obtenir une traduction en français, cliquez sur le rectangle avec deux barres horizontales en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître, si ce n’est pas déjà le cas. En passant simplement la souris sur le rectangle, vous devriez voir l’expression « Traduire les sous-titres ». Cliquez pour faire apparaître le menu du choix de la langue, choisissez « français »

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*Article de Laurent Sacco publié le 13/08/2014

Le Congrès international des mathématiciens se tient cette année à Séoul, en Corée du Sud. Comme prévu, son ouverture a été l’occasion d’annoncer les noms des lauréats de la prestigieuse médaille Fields. La surprise est venue avec la mathématicienne iranienne Maryam Mirzakhani. C’est la première femme à recevoir la récompense que beaucoup considèrent comme le prix Nobel de mathématiques.

Comme tous les quatre ans depuis 1950, le Congrès international des mathématiciens (ICM, International Congress of Mathematicians) est l’occasion de l’attribution de la mythique médaille Fields que l’on considère comme l’équivalent du prix Nobel. Elle s’accompagne d’un prix d’environ 11.000 euros et les lauréats, quatre mathématiciens au plus, doivent être âgés de moins de 40 ans. Les premières médailles Fields ont en réalité été décernées en 1936 et, fait qui peut intriguer, depuis cette époque les 52 lauréats étaient tous des hommes.

Cette année, l’ouverture de l’ICM s’accompagne d’un véritable coup de tonnerre puisqu’il a été annoncé officiellement qu’en plus du Franco-Brésilien Artur Avila, de l’Autrichien Martin Hairer et du Canado-Américain Manjul Bhargava, il y avait une femme parmi les lauréats. Il s’agit de la mathématicienne iranienne Maryam Mirzakhani. Le fameux journal Quanta Magazine de la Simons Foudation consacre d’ailleurs un article entier à la chercheuse. Pure produit du système d’éducation ultra-élitiste en Iran, la mathématicienne n’en a pas moins passé son doctorat à l’université d’Harvard aux États-Unis sous la direction d’un autre lauréat de la médaille Fields, Curtis McMullen. Après avoir décroché son diplôme en 2004, elle passera quelques années à Princeton avant de s’établir à Stanford où elle est professeur depuis 2008. On peut trouver plus de détails sur sa trajectoire dans une interviewqu’elle a accordée et dans la vidéo ci-dessus qui la complète.

Née en 1977 à Téhéran, elle a fait partie d’une génération qu’elle décrit comme chanceuse, c’est-à-dire ceux dont l’adolescence s’est déroulée après la guerre Iran-Irak. Initialement, elle n’avait pas l’intention de devenir mathématicienne et s’intéressait à tous les livres qui pouvaient lui tomber sous la main. Sortant de l’école primaire, elle a eu pendant un temps une expérience désagréable avec les mathématiques. Un de ses professeurs pensait même qu’elle n’était pas particulièrement douée, ce qui a été une source de découragement pour elle, brisant temporairement son intérêt naissant pour les mathématiques. Heureusement, cette situation ne dura pas longtemps et au cours des années qui allaient suivre, elle se révéla être un prodige en mathématiques. Elle décrochera deux fois la médaille d’or aux Olympiades internationales de mathématiques en 1994 à Hong Kong puis en 1995 à Toronto avec le plus haut score possible.

Des surfaces complexes fertiles en applications

Les travaux de la mathématicienne portent sur la géométrie et la topologie de ce qu’on appelle les surfaces de Riemann, des surfaces comme celle d’une sphère ou d’un bretzel dont la description est étroitement liée aux fonctions dont les variables sont des nombres complexes (pour ceux qui voudraient en savoir plus, le mathématicien Étienne Ghys, directeur de recherche CNRS à l’École Normale Supérieure de Lyon, vient de consacrer un article entier à Maryam Mirzakhani sur le site incontournable du CNRS, Images des Maths). La chercheuse s’est plus particulièrement intéressée aux surfaces dotées d’une métrique dite hyperbolique. La surface d’une selle de cheval, avec sa courbure négative différente de celle d’une sphère qui est positive, possède une métrique hyperbolique. Avec son collègue le mathématicien Alex Eskin elle a établi des ponts remarquables entre la théorie des surfaces de Riemann et la théorie des systèmes dynamiques. Comme dans le cas des travaux de Yakov Sinai sur la théorie ergodique, les deux chercheurs ont utilisé le comportement des trajectoires de boules sur des billards de formes diverses pour explorer le comportement de certains de ces systèmes dynamiques.

Situés à l’intersection de la géométrie différentielle, de la topologie et de l’analyse complexe les travaux de Maryam Mirzakhani relèvent de prime abord des mathématiques pures mais on sait bien que celles-ci ont souvent, parfois des décennies et même des siècles plus tard, des implications inattendues dans les sciences naturelles. Comme la théorie des surfaces de Riemann occupe une position très importante dans le cadre de la théorie de supercordes, et même dans divers secteurs de la physique, on peut peut-être s’attendre à quelques surprises. D’autant plus que certains résultats obtenus par la mathématicienne sont déjà en connexion avec la théorie des cordes et les travaux de deux autres lauréats de la médaille Fields sur le sujet, Edward Witten et Maxim Kontsevich.

On peut penser que cette première attribution d’une médaille Fields à une femme servira à réduire l’écart entre le nombre de mathématiciens masculins et féminins comme l’espère la chercheuse qui a déclaré dans un communiqué de l’université de Stanford : « c’est un grand honneur et je serais heureuse si cela encourage de jeunes femmes scientifiques et mathématiciennes », ajoutant « je suis convaincue que de nombreuses autres femmes recevront ce type de récompense dans les prochaines années ».

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*Une jeune chercheuse provoque un séisme dans la lutte contre les superbactéries

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Et si la solution venait de Shu Lam? Cette doctorante de l’université de Sydney, pleine d’espoir, pense que l’on peut combattre ces superbactéries à l’aide de petits morceaux de plastique aussi appelé polymères .*cliquer ici::Inquiétante émergence de « superbactéries »

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*L’université d’Oxford dirigée par une femme. Une première

L’université d’Oxford a nommé jeudi 28 mai 2015, pour la première fois en près de huit siècles d’existence, une femme à sa tête, en la personne de Louise Richardson qui dirige actuellement l’université de St Andrews en Ecosse.

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Mme Richardson doit prendre la relève de l’actuel vice-chancelier d’Oxford Andrew Hamilton au début de l’année prochaine, pour un mandat de sept ans. Sa nomination doit encore être approuvée par la Congrégation (l’organe législatif de l’université). Elle sera alors la première femme à occuper ce poste depuis la création de l’université en 1230. « Oxford est l’une des plus prestigieuses universités du monde. Je me sens extrêmement privilégiée d’avoir l’opportunité de diriger cette remarquable institution », a réagi Mme Richardson, 56 ans. Le comité qui a procédé à sa nomination « a été très impressionné par la forte adhésion du professeur Richardson aux valeurs éducatives et universitaires chères à Oxford », a expliqué Lord Patten, le Chancelier de l’université, un poste honorifique. Née en Irlande, Mme Richardson a étudié l’histoire à Dublin et les sciences politiques en Californie avant de faire un doctorat à l’université d’Harvard. Elle est notamment connue pour ses travaux sur le terrorisme et la sécurité.*jeudi 28/05/2015 -Source: Belga

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