**Djamila Bouhired honorée à Amman

Djamila Bouhired est un emblème de la dignité arabe, de la liberté et de l’humanité
La moudjahida Djamila Bouhired a reçu le prix jordanien de la culture et de la résistance « Bahgat Abou Ghriba » pour l’année 2017, décerné par le Comité des nominations en coordination avec la Ligue des écrivains jordaniens, a appris lundi 28 mai 2017, l’APS auprès de l’ambassade d’Algérie à Amman. Lors d’une cérémonie organisée à Amman, le président du Comité, Sobhi Ghoucha a indiqué que le prix « Bahgat Abou Ghriba » se veut une consécration de « la résistance arabe, de l’attachement au droit au retour, à la libération et au droit inaliénable à l’ensemble du territoire palestinien ainsi que du rejet de toute soumission ou normalisation des relations avec l’ennemi ». La distinction de la moudjahida Djamila Bouhired est « une reconnaissance de son rôle lors de la guerre de libération en tant que symbole des moudjahidine et modèle de lutte et de sacrifice pour indépendance de l’Algérie », a-t-il déclaré. Le prix, décerné pour la cinquième année consécutive en commémoration de l’anniversaire de la disparition d’Abou Ghriba, a été réceptionné, au nom de la moudjahida, par l’attaché culturel de l’ambassade d’Algérie à Amman, Ghalib Rezmane. Dans une allocution, il a déclaré que Djamila Bouhired « est un symbole de la lutte de la femme algérienne durant la guerre de libération nationale et un exemple de la participation de la femme, aux côtés de l’homme, au processus de libération pour indépendance et la liberté ». « Mme Bouhired est une femme que l’histoire a de tout temps honorée et un emblème de la dignité arabe, de la liberté et de l’humanité », a-t-il ajouté.*Rédaction du HuffPost Algérie avec APS / mardi 30 mai 2017 ***
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***Djamila Bouhired dénonce l’instrumentalisation de l’histoire de la Révolution à des fins de légitimation de pouvoir »
« Halte à la falsification de l’Histoire ! » et « Halte à la profanation de la mémoire de nos martyrs! ». La salve est de l’héroïne nationale Djamila Bouhired pour empêcher la réalisation d’un film sur son parcours et sa vie sans son aval.
De peur de voir cette « entreprise de forfaiture historique » se réaliser malgré son opposition, Mme Bouhired a rendu public, aujourd’hui mardi, un communiqué pour prendre à témoin l’opinion nationale mais surtout de mettre en garde contre l’entêtement de ce « réalisateur officiel » spécialisé dans les films « historiques ».
Le réalisateur en question n’est autre que Ahmed Rachedi qui s’est spécialisé depuis quelques temps dans là réalisations des films sur des figures de là révolutions grassement subventionnés pas le trésor public. L’héroïne de la guerre de libération nationale accuse ainsi et vertement le pouvoir politique d’être derrière cette opération de légitimation. « Un film prétendant relater ma vie et mon parcours militant est en préparation. Commandité par le pouvoir politique, financé sur le budget de l’Etat, il est confié à un cinéaste officiel. Dans un contexte de falsification décomplexée qui tente de tailler une histoire sur mesure à des usurpateurs et des faussaires, cette opération vise, une fois encore, à instrumentaliser la Guerre de libération nationale à des fins de légitimation de pouvoir », pilonne-t-elle.
En rupture de ban avec les pouvoir politiques successif, Djamila Bouhired refuse que son nom, son parcours et sa vie soient associés à ce genre d’entreprise qui vise à se jouer du passé révolutionnaire pour légitimer un pouvoir politique en mal de crédit. Elle dénonce une opération de « réduire la révolution à un rôle de faire-valoir d’un régime autoritaire, impopulaire et antinationale ». Jamais des qualificatifs aussi durs et aussi radicaux n’ont été utilisés par cette légende vivante. C’est-dire la colère de cette femme qui aux côtés de nombreuses jeunes algériennes se sont battues pour l’indépendance nationale.
« Malgré mon opposition clairement formulée à la réalisation d’un film qui veut réduire la Révolution au rôle de faire-valoir d’un régime autoritaire, impopulaire et antinational, les commanditaires de ce film ont décidé de passer outre. » Elle s’élève contre l’instrumentalisation de l’image des martyrs et des militants (es) indépendantistes. « Après avoir manipulé les Martyrs, ils revendiquent maintenant le droit d’instrumentaliser l’image des survivants dans des luttes d’arrière-garde ».
Mme Bouhired qui de tout temps s’est opposée à toutes les tentatives de récupérations politiciennes du régime s’oppose fermement à une écriture falsifiée de l’histoire via des films « historiques » qui glorifient les acteurs politiques d’aujourd’hui. Un cinéma à fabriquer des histoires. » Je prends à témoin mes frères et mes sœurs Algériens pour réaffirmer mon opposition à la réalisation de tout film dont je serais le personnage principal, et mon refus de servir de caution à toute opération occulte. Je dénonce avec force l’instrumentalisation de la Révolution, et de ses Martyrs à des fins de légitimation de pouvoir », dénonce-t-elle.
Elle estime qu’il est temps « d’en finir avec l’histoire officielle qui a marginalisé les véritables combattants pour mieux réhabiliter les canailles et les faussaires ». « Il est grand temps de mettre un terme à la profanation de la mémoire de nos Martyrs », bombarde Djamila Bouhired. **Hacen Ouali / el watan / mardi 20 juin 2017
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