Femmes algériennes
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Les femmes algériennes doivent prendre leur destin en main
–3 mars 2020,
Cela fait une année que les Algériens investissent les rues par milliers pour revendiquer leurs droits de citoyens et leur désir de construire une Algérie nouvelle. Cette bataille extraordinaire est menée par des femmes et des hommes courageux.
Si les femmes se sont enthousiasmées pour cette révolution et se sont engagées massivement pour le changement de l’Algérie, c’est parce qu’elles subissent doublement l’injustice ; leur liberté est doublement confisquée et leur dignité est doublement bafouée. Elles endurent une fois en tant que peuple les misères de celui-ci et la seconde en tant que femmes. Personne n’ignore leur souffrance lorsqu’elles s’aventurent dans la rue et tout Algérien est capable de se rendre compte lui-même des discriminations que leur inflige le code de la famille. Celui-ci les considère comme des êtres inférieurs et les hommes comme des êtres supérieurs, ce qui n’est ni dans l’intérêt des femmes qui se sentent injustement traitées ni dans celui des hommes qui le vivent mal, car ils ne comprennent pas pourquoi leurs sœurs ou leurs femmes réussissent autant qu’eux ou parfois même mieux s’ils sont réellement supérieurs et si elles sont inférieures.
Depuis 1962, le peuple algérien lutte pour ses droits de citoyen confisqués par le pouvoir. Les femmes, en plus de ce combat, luttent également depuis 1962 pour leurs droits de femmes et de citoyennes. La différence, c’est que le peuple se bat contre l’État seulement alors que les femmes se battent contre l’État et contre les hommes qui ne veulent pas admettre qu’elles puissent avoir les mêmes droits qu’eux. Tout comme le pouvoir ne veut pas admettre que le peuple soit libre, libre de choisir ses représentants, libre d’exprimer son opinion politique, les hommes ne veulent pas admettre que les femmes soient libres, libres de sortir de chez elles, libres de circuler en sécurité dans la rue, libres de se mettre sur une terrasse de café, libres de s’habiller comme elles veulent. Dans la culture algérienne marquée par le traditionalisme, l’État voit dans la liberté du peuple une désobéissance et les hommes voient dans la liberté des femmes, en plus de la désobéissance, une débauche.
Depuis 1962, les plus ouverts et les plus modernes des hommes répondent aux revendications des femmes : ce n’est pas le moment. Quant aux autres, ils utilisent la violence contre elles pour les faire taire tout comme le pouvoir l’utilise pour réprimer le peuple. Très peu sont ceux qui soutiennent le combat des femmes. Ainsi à Alger, lors des manifestations de ce grand mouvement populaire du 22 février, des femmes ont été agressées par des hommes parce qu’elles militaient pour l’égalité Femmes-Hommes. Les Algériens font les éloges des femmes qui s’engagent tous les vendredis pour le changement de l’Algérie, mais n’aiment pas les femmes qui revendiquent leurs droits. Comment peut-on espérer une Algérie nouvelle si les droits humains sont bafoués ? Car ce que réclament les femmes algériennes n’est rien d’autre que le respect des droits humains.
C’est pour cela que les femmes doivent crier haut et fort aujourd’hui, à l’occasion de ce premier anniversaire de la révolution algérienne en marche : non c’est le moment. C’est le moment que les hommes apprennent à accepter que les femmes soient des êtres humains et des citoyennes à part entière et que la différence de sexe ne justifie aucun privilège social. C’est le moment que l’État arrête de leur mentir en inscrivant dans toutes les Constitutions, depuis celle de 1963, que les citoyens et les citoyennes sont égaux en droits et devoirs et de maintenir en même temps les lois injustes à l’égard des femmes bien inscrites dans le code de la famille. C’est le moment que l’Algérie sorte de l’archaïsme moral, social et culturel, ce qui ne sera possible que si les discriminations envers les femmes sont abolies et que le principe d’égalité est respecté. Les femmes représentent la moitié de la population. Elles construisent pareillement que les hommes l’avenir de l’Algérie, il n’y a aucune raison que les hommes aient plus de droits qu’elles et cela dans tous les domaines.
Quant à ceux qui parlent au nom de la religion et qui arrivent à convaincre certaines femmes que le statut inférieur qu’on leur impose est une recommandation divine et qu’il n’y a rien à faire que de s’y soumettre, je les invite à lire le Coran pour réaliser que beaucoup de ses versets ne sont pas mis en pratique. Non seulement les musulmans abrogent, consciemment ou inconsciemment, les versets ne répondant pas à leur vision de la société et au regard qu’ils portent sur l’autre, mais aussi ne sont pas tous d’accord quant aux versets qu’il faut abroger, ce qui est une preuve que même la question de l’abrogé nassikh et de l’abrogeant manssoukh est davantage une appréciation personnelle.
L’argument salafiste, selon lequel les musulmans ne peuvent abroger que ce que les premiers musulmans ont abrogé, ne tient pas. L’esclavage et les règles qui le codifient évoquées par au moins 25 versets n’ont été abolis qu’à l’époque contemporaine. Tous les pays musulmans ont, entre le XIXe siècle et le XXe siècle, décidé d’en finir avec cette pratique, au nom de l’égalité de tous les êtres humains. Pourquoi les musulmans abrogent-ils les règles codifiant l’esclavage au nom des droits humains et refusent-ils d’abroger celles qui maintiennent la femme en situation d’infériorité alors qu’elles vont à l’encontre des mêmes droits humains ?
Pour justifier l’impossibilité d’annuler la polygamie, les inégalités successorales, l’autorité masculine (qawama) et beaucoup d’autres règles discriminatoires à l’égard des femmes, le discours religieux affirme que ces règles sont évoquées dans des versets explicites. Pourtant beaucoup de règles qui ont été abrogées sont évoquées elles aussi dans des versets explicites. L’Algérie, comme beaucoup de pays musulmans, ne met pas en pratique par exemple le châtiment de la main coupée dicté dans le verset 38 de la sourate 5, La Table Servie, alors qu’il remplit tous les critères d’un verset explicite tels qu’ils sont désignés par les docteurs de la religion.
Voilà pourquoi les femmes algériennes doivent prendre leur destin en main. Dans quelques jours, ce sera le 8 mars. Cette journée doit être celle d’une protestation des femmes, là où elles sont, pour marquer leur indignation contre l’injustice qu’elles subissent dans leur pays. Elle doit être également une journée de protestation de tous les hommes qui abhorrent les discriminations dont les femmes sont victimes.
Les femmes algériennes ne peuvent pas attendre que le patriarcat reconnaisse leurs droits. Elles ne doivent pas attendre que la révolution aboutisse et que les revendications du peuple soient réalisées pour penser aux leurs. Leurs revendications font partie de celles du peuple et l’Algérie nouvelle est impossible sans l’émancipation de la femme ni l’égalité des sexes. Si l’État a pu violer la Constitution algérienne à sa guise, c’est parce que les Algériens ont accepté qu’il la viole au sujet des droits des femmes. C’est pour cela que le combat des femmes pour leurs droits est dans le fond également un combat pour les droits des hommes.
Les femmes algériennes représentent la moitié de la société, elles participent avec leurs efforts et leur intelligence à la construction de leur pays, il n’y a aucune raison qu’elles soient des citoyennes de seconde zone. C’est pour cela que la journée internationale pour les droits de la femme doit être une occasion pour exprimer leur indignation, y compris au sein de leurs foyers, pour alerter tous les Algériens quant aux préjudices et l’injustice qu’on leur inflige, pour exiger le respect de leurs droits, et ceux de toutes les femmes, au nom du principe d’égalité y compris l’égalité devant le droit d’être libres.
*source: oumma.com/ 3 mars 2020
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*Nouria Benghebrit: « Je suis une Algérienne, sans complexe. »
La ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, réagit au sujet de certaines déclarations sur ses origines. « J’ai suivi avec regret ce qui a été dit sur mes origines juives et je refuse de descendre à un niveau aussi bas », a-t-elle déclaré dans une interview publiée ce jeudi 29 mai 2914 par le quotidien arabophone Echourouk. Depuis sa nomination à ce poste, des rumeurs circulent sur les réseaux sociaux sur de prétendues origines juives de Mme Benghebrit. « Je ne suis pas juive, je suis Arabe et mes origines sont amazighs comme tous les Algériens et je confirme, je suis une algérienne musulmane ». Elle ajoute : « Ceux qui m’ont qualifiée de juive ont omis de dire que je suis la petite-fille de Benghebrit, le fondateur de la mosquée de Paris en 1920. »
La ministre se dit ne pas être touchée personnellement par la polémique. « Cela ne m’a pas du tout touché et je le dis et redis : personne ne me complexera », a-t-elle indiqué. Mais ses petits enfants ont été déçus par ces rumeurs, concède-t-elle. Critiquée également pour sa difficulté à s’exprimer en arabe, Mme Benghebrit explique : « Je pense que le sujet de la langue arabe doit être loin de toute démagogie et idéologie. Je suis dans un poste de ministre chargée d’une mission et il faut respecter les critiques et l’avis des autres. Le plus important c’est de réaliser les programmes et les objectifs ».*TSA-29.05.2014
* « Mon grand-père, le fondateur de la Mosquée de Paris, était un grand humaniste. On reproche à cet homme son humanisme qui durant la Deuxième Guerre mondiale a sauvé des Juifs aux côtés des Arabes qui ont vécu dans la paix totale. »
La nouvelle ministre de l’éducation nationale, prise à partie par certains cercles arabo-islamistes, répond dans l’entretien qui suit à toutes les questions le secteur de l’éducation aujourd’hui.
-Les vieux démons se réveillent ! Vous avez subi des attaques pour vos origines prétendument juives. Qu’est-ce qui motive cette hostilité ?
Je pense très sincèrement que c’est un combat d’arrière-garde. Pour les vieux démons, on n’est plus aux années 1970 ou 80, on est en 2014. Je suis une Algérienne, sans complexe.
-Et pour vos origines ?
C’est une méconnaissance totale et dramatique, et une absence de culture qui trahit ceux qui ont colporté ces informations. Mon grand-père, le fondateur de la Mosquée de Paris, était un grand humaniste. On reproche à cet homme son humanisme, lui, qui durant la Deuxième Guerre mondiale a sauvé des Juifs aux côtés des Arabes qui ont vécu dans la paix totale. Ce qui dérange est de porter aujourd’hui un nom qui représente cette paix fondée sur un grand humanisme.
-L’école algérienne est-elle sinistrée ?
Très honnêtement non. Non ; pourquoi ? Parce qu’ayant eu à suivre toute l’évolution du système et ayant eu également à mener des enquêtes, j’ai constaté qu’il y a une telle complexité du système que vous pouvez avoir des zones et des classes où ça fonctionne de manière remarquable comme vous pouvez avoir effectivement des lieux, des espaces où les choses ne vont pas du tout bien. Lorsqu’on dit avoir près de huit millions et demi d’élèves scolarisés, ce serait à mon sens injuste de dire que l’école est sinistrée. Si je qualifie l’école de sinistrée, c’est aussi ne pas rendre hommage à ceux qui font des efforts gigantesques, et c’est, dans ce cas-là, partager simplement le point de vue de certains… Je n’ai jamais dit que l’école est sinistrée et ce n’est pas à moi de le dire maintenant. Seulement, je confirme que l’école vit un malaise.
-Je vous ai posé la question en référence à vos positions. Lorsque vous étiez au Crasc vous avez été critique à l’encontre du secteur éducatif. Faites-vous le même constat aujourd’hui en étant à l’intérieur du système ?
En réalité, il y a des choses qui m’ont étonnée dans un sens comme dans l’autre. Je commence par les points positifs : le secteur a acquis un niveau de professionnalisme. Je prends juste l’exemple de l’organisation des examens. Je ne vous le cache pas, j’ai été extrêmement surprise surtout lorsqu’on voit la déliquescence dans certains domaines et dans certains secteurs, notamment en rapport avec la règle de droit et de procédures. J’ai visité l’ONEC et au moment du déroulement de l’ensemble du processus, j’ai été impressionnée. C’est comme une machine de guerre.
-Votre désignation à la tête de ce ministère coïncide justement avec les examens de fin d’année. Il s’agit là de votre premier test. Comment se présente l’organisation de ces épreuves ?
Du point de vue organisationnel, je pense que nous sommes fin prêts. Bien évidemment, un pays aussi vaste que l’Algérie ne nous permettrait pas de donner des garanties à 100%. Ce sont des établissements qui fonctionnent avec des êtres humains et il suffit d’une petite allumette pour créer une situation insoutenable aux conséquences néfastes. Mais en ce qui nous concerne, on regarde du côté de la mécanique. Je distingue entre la mécanique qui est bien huilée et bien rodée et cette mécanique appliquée dans les contextes, que vous connaissez mieux que moi, où il y a des enjeux et des jeux. Ceci dit, j’ai rencontré les syndicats il y a une quinzaine de jours et il me semble qu’il y a, c’est du moins ce que j’ai ressenti vis-à-vis d’eux, un esprit de responsabilité partagée. La plupart sont des parents d’élèves. Ils ont des enfants et ils sont unanimes à dénoncer le phénomène de la triche. Je crois que si l’on tente de rééditer le scénario de l’année dernière, c’est toute l’Algérie qui en subira les conséquences.
-L’année dernière un dispositif antitriche rigoureux avait été mis en place, mais cela n’a pas empêché les candidats de frauder? Qu’en est-il pour cette année ?
Juste pour cibler. Oui, il y a eu fraude l’année dernière. Oui, dans certains établissements, mais c’était une minorité. Des 600 000 candidats, il y a eu 2300 fraudeurs. Même s’il y en avait un seul, ce serait un de trop et ce n’est pas à moi en tant que pédagogue de le minimiser. C’est juste pour repositionner la question dans son ensemble, ce qui s’est passé l’année dernière est condamnable et ce qui s’est passé cette année est aussi catastrophique. Des élèves ont saccagé un lycée parce qu’ils ont été empêchés d’y entrer. Ce genre de comportements est indicateur d’un malaise. L’année dernière, il y a eu aussi dans certaines régions une complicité parents/enfants. C’est du jamais vu dans les annales de l’histoire : comment des parents deviennent complices d’une fraude. A quel type d’éducation et à quel type de valeur sommes-nous confrontés ? Cela signifie qu’il s’agit là de la partie émergée de l’iceberg. Il y a une nécessité de déployer et de développer une charte d’éthique.
-L’année dernière, le ministre de l’Education avait décidé d’appliquer la loi contre les tricheurs, mais le Premier ministre a court-circuité cette décision en allégeant les sanctions…
Oui, mais les tricheurs ont tous été sanctionnés. L’on retiendra cependant la remise en cause par le Premier ministre des décisions du ministre de l’Education nationale.C’est la crédibilité de celui-ci qui a accusé un coup… Là, nous sommes vraiment dans le domaine du politique et d’une gestion politique d’une situation. Nous pourrions aussi accréditer l’idée que si une telle décision a été prise, c’est qu’elle pouvait s’imposer aussi, certainement de l’extérieur mais aussi par rapport à un contexte géostratégique.
L’année dernière, et c’est une première, un dispositif antitriche rigoureux avait été mis en place, mais la nouveauté pour cette année et pour que nul ne puisse ignorer la loi, nous avons essayé, en tant que ministre, de mettre l’information au plus près de l’élève. Nous avons envoyé des dépliants en même temps que les convocations, nous avons affiché le contenu de la loi contre la triche dans les salles de classe. On peut retenir l’effet de surprise l’année dernière, cette année, les candidats ne peuvent pas dire qu’ils ne connaissent pas la loi et nous serons intransigeants. Les tricheurs seront exclus pour une durée de cinq ans. Est-ce que l’enjeu vaut l’exclusion ? Nous avons également mis trois surveillants et pour jouer un rôle dissuasif, nous avons élaboré des autorisations. Nous avons constaté que lorsque les épreuves débutent, il y a une navette entre la classe et les toilettes. Le fait de prendre une autorisation a un rôle dissuasif. S’il y a des infractions, la loi sera appliquée dans toute sa rigueur.
-Aujourd’hui, le secteur est confronté à une problématique grave qui est le seuil des cours. Une exception qui est devenue une exigence. Comment allez-vous agir pour rétablir la situation ?
Vous avez raison de dire que ce problème s’est installé dans le temps. Cette mesure dure depuis 7 ans. Ce qui était une situation exceptionnelle en 2008, à cause de la longévité des grèves, est devenue aujourd’hui un droit. Elle s’est non seulement imposée mais, mieux encore, dans certaines wilayas, on nous demande de faire au-delà du seuil : c’est-à-dire le seuil du seuil ! Ceci est grave. Là on aura une Algérie à configuration multiple ; seuil 1, seuil 2, seuil 3. Peut-on appeler cela un baccalauréat national, qui, lui, est un grade universitaire ?
-Vous savez qu’aujourd’hui le taux d’échec en première année à l’université se situe entre 70 et 80%. La mise en œuvre de ce qui était exceptionnel et qui est devenu au fil des négociations un acquis a causé d’énormes contraintes à l’enseignement supérieur. Comment allez-vous endiguer ce problème ?
De diverses manières : la première en expliquant qu’aujourd’hui comparativement aux autres pays, l’Algérie est loin du peloton de tête en matière de semaine d’enseignement. Nous faisons 30 semaines d’enseignement et ailleurs, c’est entre 38 et 40. C’est la même chose en matière d’heures d’enseignement. En faisant cette comparaison et en nous mettant à niveau sur l’international, nous remettons les pendules à l’heure. Actuellement, notre objectif est de redonner du sens à la réforme du système éducatif qui a été mise en œuvre mais qui n’a pas bénéficié, malheureusement, de toutes les conditions. Parmi ces dernières, une est importante : la stabilité. La réforme appliquée à partir de 2002 a été un peu en décalage, en fonction des contextes, surtout politique. En somme, il y a eu une sorte de désarticulation.
-Vous confirmez que la réforme a été vidée de sa substance ?
Vidée de sa substance non, mais le fait qu’il n’y ait pas une mise en cohérence l’a affaiblie. La réforme a été insuffisamment prise en charge en termes d’explication et de sensibilisation. Lorsque la commission Benzaghou a finalisé le projet de réforme, nous avons établi un pronogramme et on a expliqué que pour le mettre en œuvre, il faut, absolument, se mettre en lien, non seulement avec la société mais avec l’ensemble des acteurs. Si on applique la réforme par petits bouts, inévitablement nous perdons son fil conducteur.
Depuis que je suis à la tête du ministère, j’ai lu des dizaines de rapports et je déduis que nous avons les ingrédients nécessaires pour mettre sur les rails cette réforme. De mon point de vue, il y a un optimisme parce que tous les ingrédients sont là et ces derniers ont été préparés par mes prédécesseurs. Si nous mettons en synergie ces ingrédients, je pense que le saut qualitatif dont tout le monde rêve peut devenir une réalité.
-Mais avec l’application de cette réforme, il y a eu un désordre. Les parents, les élèves, les enseignants se plaignent de la surcharge des programmes et du contenu des manuels…
Dans le désordre, il y a eu beaucoup de confusion. Le rapport Benzaghou n’a pas été mis à la disposition de la communauté éducative pour lequel tout le monde est partie prenante. Il fallait vendre la réforme Benzaghou. Il fallait la mettre à la disposition de tout le monde. Une réforme a besoin d’être expliquée.
-Une évaluation de la réforme a été faite par les services de ce département. Baba Ahmed avait annoncé quelques mesures pour la rentrée 2014-2015, comme l’allégement du programme et la deuxième session du bac. Ces mesures sont-elles toujours d’actualité ?
A mon avis, le système éducatif, qui est le relais d’autres «systèmes», est passé par une période chaotique. A une certaine étape, tout en s’occupant de l’application de la réforme et de son suivi, il fallait faire face à des situations d’urgence générées par d’autres. Il y avait les grèves… Tout ce que je peux vous dire, c’est que tout le travail fait auparavant sera poursuivi. D’ailleurs les assises nationales de l’éducation se tiendront à la mi-juillet. Nous avons été perturbés par des dysfonctionnements dans certaines régions. Dans certains cas, il n’y a pas eu suffisamment d’enseignants. Ce sont des facteurs qui ont constitué un argument pour maintenir le seuil. Il y a eu même des revendications de fixer un seuil dans le seuil…
-Il n’y a pas que les assises nationales de l’éducation… Baba Ahmed a annoncé certaines mesures pour la rentrée de 2012-2015, comme l’allégement des programmes et la programmation de la deuxième session du bac…
Après la fin des examens et tout le travail y afférent, nous allons organiser les assises de l’éducation avec l’ensemble des partenaires, parents d’élèves, pédagogues, syndicats des enseignants et la presse. Nous avons également les rapports finalisés sur tous les aspects développés dans le cadre du débat engagé sur la réforme. C’est un processus qui n’a pas été interrompu. Il se poursuit.
-Vous avez rencontré les représentants des syndicats et ceux des parents d’élèves. Des échanges ont eu lieu durant plusieurs jours. Peut-on connaître les propositions qui ont émergé à l’issue de ces rencontres ?
Les propositions émanent aussi de tous les acteurs sur le terrain. En dehors des questions pédagogiques qui ont constitué une part importante de ces rencontres, des propositions ont concerné les questions liées à la surcharge des classes et des programmes.
La position contre le seuil fixé des cours concernés par l’examen du bac appelé communément «ataba» a fait vraiment l’unanimité. Cette unanimité signifie qu’il y a une certaine maturité concernant cette question, qui n’existait pas il y quatre ou cinq ans. Il n’y a pas un seul syndicat, parmi ceux que j’ai rencontrés, qui ait demandé à ce qu’il y ait maintien de cette mesure.
Les parents d’élèves non plus n’ont pas fait part d’une telle revendication. Je pense qu’il y a un consensus autour de la nécessité de se pencher que la qualité de l’enseignement. L’été sera studieux ; nous allons donc tenir des tables de négociations autour de points bien précis. Prenons l’exemple de la surcharge des programmes. Nous comptons tenir un plateau sur la question où tout le monde donnera son avis. Puisque ce sera entre la mi-juin et la mi-juillet, probablement vers le 20 juillet, nous tiendrons les assises. Des mesures de salubrité publiques vont être prises et je le répète encore une fois avec l’ensemble des acteurs du secteur.
-Avez-vous les mains suffisamment libres pour réaliser les choses comme vous les concevez ? Vos prédécesseurs n’y ont pas toujours réussi…
Est-ce le politique ou le mode de management ? Le politique a souvent le dos trop large… Ce que je peux dire en mon âme et conscience, en tant que ministre de l’Education nationale, c’est qu’il y a une conjoncture favorable et une solidarité gouvernementale, et, honnêtement, au moins avec les deux collègues de l’Enseignement supérieur et de la Formation et de l’Enseignements professionnels. On ne peut pas mettre en œuvre tout ce qu’on est en train de faire sans l’appui de ces deux ministères. C’est dans cette optique que nous allons mettre en place, juste après les examens, l’observatoire de l’éducation et de la formation professionnelle composé des trois ministères (Education nationale, Formation et Enseignement professionnels, et Enseignement supérieur).
-Comme le pacte signé avec les syndicats ?
Les syndicats demandent l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles ; un pacte a été signé avec le gouvernement. Il s’agit maintenant de le mettre en place… Il y a tous les ingrédients pour réaliser ce saut qualitatif. Il fallait cumuler des années durant, on ne pouvait pas le réaliser à partir de rien… C’est tout à fait normal, il faut ajuster à fur et à mesure. Je répète encore une fois, il ne peut y avoir de démarche ou de réforme sans ajustement.
-Cet ajustement est-il suffisant pour redonner au baccalauréat sa valeur et au niveau scolaire sa crédibilité ?
Sur la question de la valeur, moi, je vous renvoie la théorie économique de l’offre et de la demande. Je m’explique : avant, nous étions une minorité à avoir décroché le bac, actuellement, il y une moyenne de 40 à 45% des élèves qui décrochent annuellement leur baccalauréat. Même la licence et le doctorat n’ont pas la valeur des années précédentes, selon cette logique. Durant de longues années, on s’est focalisé sur la certification. On a axé tous les efforts là-dessus et on s’est peu soucié de ce que représentait réellement cette certification. Le défi maintenant, c’est de centrer les efforts sur la qualité du diplôme et accorder beaucoup d’importance à l’expérience qu’à l’ancienneté. Il y a trois leviers à relancer, celui de la refonte pédagogique, l’amélioration de la professionnalisation des enseignants et la gouvernance. C’est avec le pilotage de ces leviers dans le cadre d’une approche où les partenaires sociaux ont leur place que l’on pourra redonner cohérence à notre démarche et on pourra ensuite passer à autre chose.
-Quelle est la première décision que vous allez prendre ?
Mettre en place les dispositifs d’évaluation et d’observation. Une école qui n’est pas suivie et évaluée régulièrement et où il y a peu de recherche ne peut jamais être une école performante.L’Institut national de recherche en éducation doit absolument retrouver sa place, d’où notre objectif de changer le statut de cet établissement de recherche. Pour évaluer la réforme et prendre les décisions nécessaires, il faut que nous disposions d’enquêtes et de recherches. Dans ce domaine, le secteur était fermé, si je prends ma casquette d’avant. Il faut aussi réactiver les appareils d’analyse des résultats des examens pour disposer d’outils de pilotage du réajustement tant recherché.
-Y aura-t-il des décisions concernant l’enseignement de tamazight ?
Pour tamazight, il faut engager une réflexion et pas uniquement sur les caractères.Il y a un travail qui se fait sur l’académie de tamazight. Cette académie est fondamentale si on veut avancer dans la normalisation.
-Le statut facultatif de l’enseignement de tamazight est présenté comme une entrave à la promotion de cette langue…
C’est une deuxième réflexion à lancer. Je suis tout à fait d’accord qu’il ne faut surtout pas «ghettoïser» cette langue. Eu égard à son statut aujourd’hui de langue nationale, il faut qu’elle se positionne. Et pour se positionner il faut que son enseignement soit obligatoire.*Nabila Amir, Fatima Arab-El Watan-Jeudi 29 mai 2014
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Fatma Boudouani, première femme général-major de l’armée algérienne
La a générale Fatma Boudouani est devenue, ce mardi 4 juillet 2017, la première femme général-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a-t-on appris d’une source sûre. Fatma Boudouani est spécialiste du ministère de la Défense nationale et représentante du même département au sein du comité directeur de l’Initiative 5+5. Elle avait été promue générale le 5 juillet 2012.*tsa
***En marge des cérémonies de célébration de la fête de l’indépendance, le Général de Corps d’Armée Ahmed Gad Salah a promu un certain nombre d’officiers au rang d’officiers généraux, parmi les quels madame Fatma Boudouani, première femme élevée au rang de Général Major de l’ANP.
Agée de 63 ans elle est native de Tipaza, elle est juriste de formation, diplômée de l’Université d’Alger en 1978, elle a rejoint l’armée la même année à la faveur du décret du Président Houari Boumediène ouvrant les portes de l’ANP aux femmes.
Elle sera affectée fin 1978 à la Division d’analyses et des affaires politiques du Secrétariat Général du Ministère de la Défense Nationale. Elle rejoindra plus le service juridique au niveau du Commandement des Forces Aériennes en tant que chargée d’études. Elle se chargera des relations internationales et de la coopération puis de la gestion du centre de documentation des forces aériennes.
Depuis 2010 elle est chargée des questions de coopération dans le cadre multilatéral de l’initiative 5+5 défense. Elle a été en 2012 la seconde femme a être promu Générale après la Générale Arjoun.
Il est à rappeler qu’une ordonnance datée du 28 février 2006 (06-02) impose l’égalité des chances au sein de l’ANP entre les personnels masculins et féminins.
(Source Entretien dans la revue El Djeich Hors série N°3 2013)
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Ces femmes tant courtisées…
*Selon certains, «L’Algérie a réalisé un saut remarquable en matière de participation de la femme dans la vie politique et économique»…selon d’autres, le combat pour ses droits et son émancipation bute encore sur de multiples obstacles. Et à l’approche des législatives, le femme algérienne se retrouve courtisée par tous, y compris par ceux-là-mêmes qui ne croient pas à la nécessité de lui donner davantage….A deux mois des élections législatives, le paysage politique algérien tente de montrer un visage plus gracieux. Parmi la vingtaine de nouvelles formations qui entrent sur la scène politique, des femmes émergent justement au moment où la sphère politique souffre d’une défiance accrue…
**Des Algériennes pour porter le changement ?
*La représentativité de la femme dans les institutions
*Les Algériennes ont tout arraché dans la souffrance
*cliquer ici: Ces femmes tant courtisées…
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**Représentation féminine dans les assemblées élues:
L’Algérie en 1ère place dans la région arabe et 27ème dans le monde, selon l’ONU
L’Algérie occupe la première place dans la région arabe et la 27ème dans le monde en termes de représentation féminine dans les assemblées élues, a affirmé lundi la représentante du programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), Randa Aboul Hosn.
La même intervenante a estimé qu’avec un taux de représentation des femmes aux assemblées élus de 30 pour cent, l’Algérie se place en tête du monde arabe et de l’Afrique du Nord.
Cette responsable a précisé, lors de l’ouverture de journées de formation des femmes élues à l’assemblée populaire de wilaya et aux assemblées communales de la wilaya de Bordj Bou Arreridj, que cette session s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme commun entre le ministère Algérien de l’Intérieur et des collectivités locales et le PNUD.
Cette formation axée sur les notions de décentralisation et de démocratie participative est animée par des experts du PNUD.*Par Kaci Haider | 21/09/2015 | algerie1.com
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*Maya Zedmia, femmes pilotes, commandant de bord à la compagnie aérienne nationale Air Algérie.
AU SEIN DE LA COMPAGNIE NATIONALE, ELLES SONT ACTUELLEMENT 32 FEMMES SUR 400 PILOTES ET PARMI CELLES-CI, ONZE POSSÈDENT LE STATUT DE COMMANDANT
*À l’aéroport national d’Alger, un petit bout de femme s’avance vers nous. Casquette vissée sur la tête, imperméable bleu marine sur le dos, Maya Zedmia fait partie des quelques femmes pilotes que compte la compagnie aérienne nationale Air Algérie.
La trentenaire vole déjà depuis onze ans mais toujours avec la même passion. Sa vocation de pilote, elle l’a découverte il y a bien longtemps. Dès l’obtention de son baccalauréat en mathématiques, elle poursuit des études en génie des procédés à l’université de Bab Ezzouar, tout en postulant chaque année à la formation dispensée par Air Algérie.
Ses études terminées et après deux ans de chômage, sa persévérance finit par payer. « C’est comme un rêve d’enfant », explique celle qui obtient le concours en 2002 après être tombée sur l’annonce de la compagnie nationale. A l’époque, la formation à laquelle elle est sélectionnée se déroule en France et seulement neuf femmes figurent parmi les 47 participants.
« Depuis mon enfance, tout ce que j’ai entrepris a été fait dans le but d’être pilote», raconte la native d’Alger. « Tout le monde riait quand je disais que je voulais être pilote. Mon père n’y croyait pas trop, c’était dans les années 80. Puis, il est mort avant de me voir concrétiser ce rêve. Par contre, ma mère y croyait ! ».
**32 femmes sur 400 pilotes
Au début, rien n’est gagné. Le personnel féminin n’est pas forcément accepté par la gent masculine. « Dans leur tête, c’était un métier d’homme car c’est une profession difficile. Il faut avoir une forte personnalité et contrôler ses émotions. C’est un métier physique avec beaucoup de pression. On se doit d’avoir une hygiène de vie irréprochable et de ne jamais laisser paraître le stress », explique la jeune femme.
Après quatre ans de vol, elle finit par décrocher les galons de commandant de bord. Au sein de la compagnie nationale, elles sont actuellement 32 femmes sur 400 pilotes et parmi celles-ci, onze possèdent le statut de commandant. « Finalement, nous sommes très respectées dans ce métier », concède Maya Zedmia.
Dans la cabine de pilotage, c’est elle qui occupe le siège de gauche et à bord, c’est elle le plus haut gradé. « Il y a certains domaines qui ont le monopole des hommes, pour le moment ! Mais à chaque fois que les femmes les intègrent, cela devient quelque chose de naturel. À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de femmes politiques mais maintenant on voit des femmes ministres, ça ne choque plus personne, c’est une fierté. Pour le métier de pilote, c’est la même chose. Quand nous sommes arrivées, il restait une seule pilote femme. La précédente est décédée dans le crash de Tamanrasset (en 2003, NDLR) ».
Dans l’avion, lorsqu’elle annonce son nom, toutes sortes de réactions sont observées. « Les passagers étaient d’abord surpris de voir une femme dans le cockpit, surtout à nos débuts », explique-t-elle. « D’autres sont plus réticents, mais c’est très rare. La plupart du temps, les gens sont contents et fiers ».
La jeune femme, qui exerce sur les vols commerciaux, reçoit même des mots de remerciement que les passagers lui font passer à travers le personnel navigant et elle suscite aussi des vocations. « Nous sommes beaucoup plus nombreuses aujourd’hui et tant mieux ! Avant, les gens étaient émerveillés quand je leur disais que j’étais pilote, puis maintenant ils trouvent ça naturel, presque banal. Ça ne les étonne plus et c’est ça qui est formidable. Ça veut dire que la porte est ouverte », se félicite-t-elle.
Le commandant de Bord, Maya Zedmia, à bord d’un Airbus de la compagnie Air Algérie –
*Allier sa vie de famille et son activité professionnelle
Pour la pilote de ligne, chaque journée débute très tôt le matin et réserve son lot de surprises. « On sait à quelle heure on commence mais on ne peut jamais être certain de l’heure à laquelle on rentre chez soi », détaille cette mère de deux jeunes enfants et dont le mari est également pilote de l’air. Afin de mener de front ses vies personnelle et professionnelle, elle a choisi d’exercer sur les vols nationaux et les courtes distances après avoir longtemps piloté à l’international.
Désormais c’est aux commandes d’un ATR (modèle destiné au transport régional) qu’elle effectue quatre étapes, soit deux aller-retours quotidiens. « Vous avez le stress du travail avec la préparation des vols mais en même temps dès que l’on rentre chez soi, il faut tout laisser derrière. Idem lorsque l’on retourne au travail. Il faut toujours être à 100% pour parer à toutes éventualités », concède Maya Zedmia qui relativise rapidement. « C’est le cas pour beaucoup d’autres métiers ». Son prochain défi ? Exercer en tant que commandant de bord sur le moyen-courrier car comme lui disait son oncle : « Rêve de grandes choses, ça te permettra au moins d’en faire de toutes petites ».* lundi 11 avril 2016 | Par Zahra Rahmouni | tsa
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Des Algériennes
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«La conviction est la volonté humaine arrivée à sa plus grande expression.» Honoré de Balzac.
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*Une Algérienne primée au Canada pour un prototype permettant de détecter les AVC
NAWAL BEHIH, 25 ANS, A GAGNÉ LA COMPÉTITION HAMILTON’S QUICK PITCH AVEC SA COMPAGNIE HINT QUI DÉVELOPPE UNE TECHNOLOGIE PERMETTANT DE DÉTECTER UN RISQUE D’ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL (AVC) DURANT LE SOMMEIL D’UN PATIENT.
Une étudiante algérienne a récemment été primée pour sa participation à la création d’un dispositif permettant de détecter un risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) durant le sommeil d’un patient.
Nawel Behih, étudiante ingénieur à l’université de recherche McMaster d’Hamilton (Canada) a présenté un prototype conçu dans le cadre d’une entreprise créée il y a un an, rapporte, ce mardi, le site d’information local CBC .
Sa société HINT (Healthcare Innovation in Neurotechnology) développe actuellement un dispositif électronique portable basé sur un algorithme permettant de détecter et d’alerter les patients à risque ainsi que leurs médecins en cas d’AVC survenu en plein sommeil. La jeune femme de 25 ans a monté ce projet avec deux autres étudiants après avoir constaté un nombre important de handicaps dans les structures hospitalières locales, à la suite d’AVC.
Une attaque cérébrale constitue effectivement une urgence médicale puisque le délai de prise en charge détermine la gravité des séquelles physiques et intellectuelles du patient. Mais même s’il est déjà suivi à la suite de micro-AVC, le malade peut finalement être victime d’une récidive plus importante à n’importe quel moment et notamment durant la nuit.
Grâce à ce prototype, la personne à risque pourra être alertée et réveillée afin d’être conduite dans un centre hospitalier et bénéficier d’un traitement rapidement. L’entreprise, qui innove en matière de neurochirurgie, souhaite prévenir les risques de décès et éviter la perte d’autonomie et le coût financier de la prise en charge quotidienne d’une personne dont l’AVC n’a pas été détecté.
D’après l’Organisation mondiale de la santé, les maladies cardio-vasculaires restent la principale cause de mortalité dans le monde avec près de 6,7 millions de décès imputables aux AVC, en 2012. En Algérie, 60 000 cas sont enregistrés annuellement et entraînent en moyenne la mort de 20 000 personnes par an. * mardi 28 juin 2016 | Par Zahra Rahmoun | tsa
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* Louisa Hanoune: Le Pouvoir met le pays en danger
Le Parti des Travailleurs soufflait samedi 02 juillet 2016, sa vingt-sixième bougie. L’occasion pour une modeste cérémonie de célébration à la bibliothèque communale d’El Harrach. Louisa Hanoune en maîtresse de cérémonie a prononcé un discours. Le moins qu’on puisse en dire est qu’elle n’y va pas de main morte à l’égard du pouvoir qui selon elle, « représente actuellement les plus grands dangers pour le pays pour son unité pour la pérennité de l’Algérie ».
Le changement viendra des travailleurs estime la première dame du PT pour qui « la majorité des algériens n’acceptera pas le suicide collectif ». Tout en suggérant l’imminence d’une révolte populaire, elle dit que son parti « est prêt à l’accompagner et à l’encadrer ».
Louisa Hanoune, parlant de la situation générale du pays actuellement , dit n’avoir « jamais pu imaginer » que les choses allaient connaitre en si peu de temps « une telle aggravation ». Aggravation qui fait peser des menaces sur les fondements de la nation. Un de ces fondements, c’est le multipartisme avec « les lois restrictives » qui viennent d’être adoptées par le parlement.
Ou encore les attaques violentes qui avaient visé son parti, cible selon elle d’une tentative de putsch. Elle dénonce également la loi visant à imposer le silence aux officiers supérieurs de l’Armée à la retraite. L’autre menace aux yeux de Louisa Hanoune, c’est celle qui pèse actuellement sur la liberté de la presse et la liberté d’expression de manière générale.
Selon Louisa Hanoune, ces lois restrictives, ces menaces ne sont, selon son interprétation, que « le signe d’une panique du système face à l’imminence de sa fin certaine ». Comme pour marquer la gravité de la situation, la patronne du PT martèle trois fois le mot « attention ! »/ Par Lila Ghali | 02/07/2016 | algerie1.com/
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***Asma Benkada revient sur son énigmatique histoire avec Al Qaradaoui.
Elle a diffusé sur le quotidien Chourouk tout ce qu’elle a hérité d’Al Qaradaoui comme lettres et poèmes d’amour.
En levant le voile progressivement, pour la première fois, sur certains détails de leurs premières rencontres, Asma Benkada voudrait solder ses comptes avec Al Qaradaoui. Elle est revenue sur son énigmatique histoire avec lui. En attendant qu’elle fasse enfin connaître la vérité à travers ses «mémoires sur son mariage» avec un vieux polygame de 86 ans, mais célèbre prédicateur cheikh Al Qaradaoui, Asma Benkada, partage avec les lecteurs de certains journaux arabophones, son histoire avec lui, et pense même qu’elle pourra servir aux futures générations. Ainsi, elle a diffusé en ce mois de Ramadhan-1437, sur les colonnes du quotidien Chourouk tout ce qu’elle a gardé d’Al Qaradaoui comme lettres, poèmes et messages d’amour. En guise de réponse aux confessions récentes d’Al Qaradaoui, elle affirme que «les propos du cheikh sont confus, désarticulés et bourrés de contradictions». Depuis quelque temps des échanges entre Asma Benkada, ex-députée du FLN et ce prédicateur islamique Al Qaradaoui paraissent à travers les colonnes des quotidiens de la presse people. Pour étayer ses mises au point, elle a tenu à publier dans l’édition de dimanche du quotidien arabophone Echourouk la première lettre d’amour que lui avait adressée cheikh Al Qaradaoui. Elle ne s’est pas contenté de cela. Celle qui s’est acoquinée pendant longtemps avec le vénérable cheih El Qaradaoui, a rendu également public le premier long poème qu’elle inspiré lui a juste après sa rencontre.
Elle a indiqué qu’Al Qaradaoui souhaitait une femme qui lui sera totalement soumise et dévouée au point de se sacrifier et demeurer à vie dans son harem, en refusant de se remarier avec un autre homme que lui après leur éventuelle rupture. Par ailleurs, après son divorce, elle s’est attaquée au cheikh en l’accusant d’être à la solde du Mossad. La chaîne de télévision satellitaire Al-Jazeera du Qatar a consacré une interview rétrospective en plusieurs parties au guide spirituel des Frères musulmans, Youssef Al Qaradaoui, accusé également d’être le mufti du printemps arabe. Ce dernier se lâche, en se livrant à des confessions sur l’aventure rocambolesque avec son ex-épouse. Asma Benkada avait déjà affirmé que le cheikh Qaradaoui, président de l’Union internationale des savants musulmans, a effectué une visite à Tel-Aviv début 2010 et qu’il entretient des relations secrètes avec le service des renseignements sioniste et qu’il parle couramment l’hébreu.*Par Mohamed BOUFATAH - Lundi 04 Juillet 2016 / L’Expression
* Youssef Al Qaradaoui raconte son histoire avec son ex-épouse algérienne
*un vrai Casanova en version halal pour conquérir le coeur de cette jeune étudiante de l’université de Bouzaréah
Pour être mufti, le très célèbre imam n’est pas moins homme. Il fallait donc conquérir le coeur de cette jeune étudiante de quarante ans sa cadette. Il raconte que le soir de son escapade…
Par une belle soirée d’avril à l’université de Bouzaréah à Alger, devant un parterre d’étudiantes venues s’abreuver de ses dourouss,» l’irrésistible cheikh, chapelet à la main, a étalé toute sa classe de séducteur, un vrai Casanova en version halal. Dans une interview rétrospective que lui consacre la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, Youssef Al Qaradaoui soulage sa conscience d’un mystère qui semble le tarauder avec l’âge. Dans ses confessions, l’imam cathodique lève le voile sur son histoire d’amour avec l’étudiante Asma Benkada «On s’est rencontrés pour la première fois lors d’un colloque à Alger sur la sahwa islamique (éveil)», confie Al Qaradaoui racontant qu’il a de nombreux amis en Algérie citant notamment Abderrezak Gessoum, Mahfoud Nahnah, Abdelwahab Hammouda et d’autres encore… «On a connu aussi des femmes de valeur dont cette fille qui a parlé et qui m’a marqué par son intervention lors de ce séminaire sur la sahwa islamique. Elle a répondu avec force et fougue à ceux qui critiquaient l’islam. A la fin de son intervention elle a été très fortement applaudie par les participants». Il raconte qu’elle lui a fait de l’ombre, lui, le grand prédicateur. «Les journalistes sont venus la prendre en photo.» Aux flashs des photographes, le cheikh y met du sien et flashe lui aussi. Et c’est le début du grand amour. Pour être mufti, le très célèbre imam n’est pas moins homme. Il fallait donc conquérir cette jeune étudiante de quarante ans sa cadette. Il raconte que le soir de ce séminaire, «on nous envoyait aux cités universitaires pour jeunes filles pour y donner des conférences.» et c’est la deuxième rencontre avec la vedette du jour. La nuit aidant, le débat portait sur l’amour entre hommes et femmes. «L’homme peut-il aimer une femme pour l’amour de Dieu?». Al Qaradaoui réplique du tac au tac: «Il n’y a aucun mal à ce qu’un homme puisse aimer une femme, si celle-ci se sacrifie pour la cause de Dieu.». Cette séance d’épicurisme s’allonge, les questions fusent et la stratégie s’affine, s’affirme et une fois la proie isolée il passe carrément à l’attaque. «Ton intervention m’a mis du baume au coeur», lance -t-il à celle qui sera sa future épouse: «Dans quelle filière elle poursuivait ses études?». Elle répond: «Dans les mathématiques». le cheikh s’émerveille avant de porter l’estocade: «Tu es comme mes quatre filles; elles sont toutes comme toi dans la filière scientifique, l’une s’appelle comme toi Asma et vous devez avoir le même âge.» Des amabilités pudiques on passe aux choses sérieuses. Le contact étant établi, le mufti tresse ses rets et gave la proie de lettres enflammées et fougueuses. Il a fallu cinq longues années d’étreintes pour que le fruit mûrisse. Il dit l’avoir en effet contacté cinq années après pour la demander en mariage. «Elle a tout de suite accepté ma demande sans la moindre hésitation», confie Al Qaradaoui.
«Tout se passait dans une parfaite entente et dans la communion durant les premières années», avoue-t-il. «Les problèmes ont surgi avec nos différences culturelles et surtout d’approche et de vision sur de nombreuses questions». Soufflant le chaud et le froid comme à ses proches où parfois il incite à la violence et parfois à la paix, Al Qaradaoui a laissé entendre qu’il regrette l’issue de son histoire d’amour: «Je ne lui ai rien dit de mal et je me disais que nous étions faits l’un pour l’autre.».Pourtant, c’est lui qui la congédia quelques mois après et de quelle manière? Par une lettre l’informant de son divorce. Un mariage d’amour ou de raison, l’histoire s’est terminée par un divorce, c’est-à-dire une vraie réussite pour l’ex-épouse.Asma Benkada est devenue une élue pas d’un seul homme, mais de tout un peuple puisqu’elle est à présent députée au Parlement algérien élue sur une liste du FLN.*Par Brahim TAKHEROUBT - Samedi 02 Juillet 2016 / L’Expression
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formation Lemma Becharia. Musique au féminin
*cliquer ici: culture tous azimuts
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*Les femmes se marient de moins en moins en Algérie
L’Algérie à l’instar de beaucoup de pays dans le monde est touchée de plein fouet par les effets pervers du recul du développement et du déclassement social.*cliquer ici: Le mariage n’est pas un jeu d’enfants
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**j’aime ouvrir ma maison à la joie
Amirouche Malek, qui fait ses premiers pas dans le cinéma, s’est intéressé, avec beaucoup d’émerveillement, à la pédagogue et femme de lettres Djoher Amhis Ouksel, dans un documentaire biographique réalisé par Amrouche Mehmel et présenté dimanche soir, en avant-première, à la Cinémathèque d’Alger.
**Djoher Amhis Ouksel, une femme d’exception
Djoher Amhis, une femme d’exception retrace le parcours professionnel, intellectuel et militant d’une femme qui, au fil des ans, s’est spécialisée dans la relecture des œuvres littéraires algériennes. Elle a notamment écrit Taassast sur le roman La Colline oubliée de Mouloud Mammeri, Dar Sbitar sur le livre La Grande maison, de Mohammed Dib et Le prix de l’honneur sur l’œuvre de Malek Ouary La graine dans la meule. Elle a également écrit des textes sur les œuvres de Abdelhamid Benhadouga, Tahar Djaout et Taous Amrouche.
«Ses ouvrages de quelques dizaines de pages, faciles à lire, simplifient la compréhension des œuvres aux jeunes», est-il relevé dans le documentaire écrit par Lila Aït Larbi. Djoher Amhis Ouksel s’est rendu compte que la nouvelle génération ne connaissait pas les œuvres des grands auteurs algériens. «Les jeunes veulent apprendre. Il faut leur redonner confiance et les respecter», conseille-t-elle devant la caméra de Amirouche Malek.
Elle a regretté que les romans de Mouloud Mammeri et de Kateb Yacine soient «effacés» de l’enseignement par la dictature de Houari Boumediène. Dans Le chant de la sitelle, elle a fait son autobiographie (un livre couronné par le prix de la Fondation Mahfoud Boucebsi). Professeur au lycée de Médéa, puis à Alger, diplômée en licence de lettres modernes à l’université d’Alger, inspectrice de l’enseignement et enfin formatrice à l’Institut technique de l’enseignement (ITE) de Ben Aknoun, Djoher Amhis Ouksel a eu un parcours dense dans le secteur de l’éducation, «déterminée à porter la voix des femmes», comme il est souligné dans le documentaire. «Au pays des hommes libres, les femmes sont reines», souligne Djoher Amhis Ouksel. Pour elles, les femmes algériennes ont souffert en silence, «enfermées dans l’école de la société patriarcale». Depuis sa retraite en 1983, elle s’est consacrée à l’écriture et à l’animation de conférences sur la littérature et sur la pédagogie.
«Elle répond présente là où la voie de la culture l’emmène. Ecrire est une manière de poursuivre l’éducation, sous une autre forme», est-il noté. Malika Hachid, Ali Feraoun, Sadia Barèche, Mouloud Achour, Adriana Lassel, Youssef Merahi et Denis Brahimi ont tous témoigné dans le film de Amirouche Malek sur l’engagement littéraire et intellectuel de Djoher Amhis Ouksel et sur son souci de transmettre ses connaissances aux jeunes. «J’aime recevoir les amis, partager un repas. J’aime ouvrir ma maison à la joie», confie Djoher Amhis Ouksel.
Plus proche du reportage que du documentaire, Djoher Amhis, une femme d’exception souffre quelque peu des répétitions dans la narration, de l’utilisation de la même musique du début jusqu’à la fin et d’un manque d’appuis en archives filmées sur le parcours de la femme de lettres. L’attachement de Djoher Amhis Ouksel à la relecture des textes littéraires algériens n’est pas suffisamment exploré, autant que le regard qu’elle porte sur l’univers de l’écriture en Algérie. Amirouche Malek a voulu limiter son travail à 52 minutes, alors qu’il aurait pu aller au-delà en approfondissant sa recherche sur son personnage central et en donnant plus d’espaces aux témoignages de ceux qui l’ont côtoyée et connue. *Fayçal Métaoui / el watan / 05 juillet 2016
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*Aïcha Litime. Ecrivaine, et ancienne professeure d’histoire à l’université.
Si vous la rencontrez sur votre chemin, vous serez tenté de vous arrêter pour la saluer et faire un brin de causette avec elle. Et pour cause, elle ne peut passer inaperçue avec sa haute stature, ses yeux pétillants, et son sourire narquois. Elle vous défie par sa modestie, et vous invite à la suivre aux fins fonds de ses pensées…Elle, c’est Aïcha Litime. Ecrivaine, et ancienne professeure d’histoire à l’université.
Née en 1946 à Aâzaba, dans une famille modeste, elle se rappellera étape par étape, les affres du colonialisme. Elle est fille de chahid, et sa mère a été une des premières femmes torturées par l’armée française. Aïcha venait tout juste de boucler ses huit ans, lorsque la révolution algérienne est déclenchée. Elle était accrochée aux jupons de sa maternelle, quand les soldats français avaient fait irruption dans leur ferme, pour saccager tout ce qui se trouvait sur leur passage avant d’y mettre le feu. Rien n’avait échappé à leur massacre. Même pas le bétail, et en particulier un âne, qui devint par la force des choses le souffre-douleur de ces odieux qui poussèrent leur haine, jusqu’à graver le numéro de la carte d’identité de son maître, sur son cou, en usant d’un fer chauffé à blanc. Un procédé inqualifiable, qui renseigne à plus d’un titre sur le comportement des officiers français et leur impact sur les populations rurales. Plus tard, c’est Aïcha, elle-même qui recevra des débris de bombes en plein corps. Jusqu’à ce jour, elle en porte d’ailleurs les séquelles. Tout comme les souvenirs des tortures infligées à sa famille et aux gens de son village. Après l’indépendance, Aïcha entame des études supérieures. Les évènements du 8 Mai 1945, la poussèrent à faire des recherches pour retrouver quelques rescapés, et récupérer des témoignages, encore vivants dans leurs esprits, et dans leur âme. Bien plus tard, ses notes en bandoulière, elle tentera d’immortaliser ces passages en entreprenant l’écriture de ses mémoires et en usant des récits de ses proches et de quelques moudjahidine. Ayant acquis assez d’expérience dans le domaine de l’écriture et de l’édition, et puisant dans une banque de mots finement ciselés, l’auteure se faufile à travers les lignes pour contourner la piste des évènements, et se retourne vers la femme rurale. Elle juge d’ailleurs opportun de rappeler que cette dernière, a souvent été, l’oubliée de l’histoire…! Personne, ou presque, ne se rappelle, de cette laissée- pour-compte, qui a pourtant été un des piliers de la révolution sacrée. Pour cela, Aïcha Litime mettra au monde, et dans la douleur à n’en pas douter, son dernier ouvrage
«Crime de la France en Algérie, et combat de la femme rurale» où elle n’omettra pas de rappeler les crimes commis par l’ennemi, ainsi que la lutte de la femme paysanne.
Ecrit dans un arabe littéraire châtié, l’ouvrage nous rappellera, le rôle joué par cette dernière et le combat qu’elle avait livré dès la première heure du déclenchement de la révolution de Novembre. «C’était elle le noyau central de toutes les cellules secrètes. Son témoignage, tant précieux que subtil, est surtout le miroir d’une génération en voie d’extinction… Elle avait compris dès la première heure, qu’un grand devoir l’attendait. Un devoir envers sa patrie, sa religion, et ses enfants…» tint à préciser l’écrivaine qui résume en quelques lignes sur le verso de l’ouvrage en question, l’élan, qui a caractérisé ces femmes, et leur volonté de participer au combat sacré.
La femme rurale n’avait jamais failli à sa mission. Elle était la combattante, l’infirmière, la restauratrice, la médiatrice, tout comme cette espionne qui récupérait les renseignements, et refilait les informations. Sans hésitation aucune, elle avait marché la tête haute, et l’esprit en feu, dans les tempêtes de sable et les montagnes enneigées pour atteindre l’objectif tracé, aux dépens de sa propre vie. «Prenons le temps de nous retourner, nous dit Aïcha…Prenons le temps de revoir tout ce que la femme a fait pour ce pays….N’est-ce pas, elle qui a défié l’histoire et brandi l’épée de la justice….? Nous n’avons pas le droit d’oublier ces combattantes de la première heure. Même si la plupart d’entre elles ne sont plus de ce monde. Lors de mes investigations, j’ai eu à rencontrer le regard éteint, et la mine sérieuse de quelques survivantes de la guerre de libération…Elles étaient même étonnées de me rencontrer. ‘Enfin…m’ont-elles dit, il y a quelqu’un qui se rappelle de nous! » Et comment! Je ne pouvais rester de marbre devant cette injustice flagrante…Moi, je brandis ma plume, et je fonce dans le tunnel de l’obscurité colonialiste, afin de mettre à jour des vérités…» C’est là tout le poids ressenti dans les mots étalés et les expressions écrites de Aïcha Litime qui, dans son livre, voulait rendre non seulement un hommage retentissant à la femme rurale, mais raviver les souvenirs éteints des combats contre l’ennemi, et l’injustice coloniale. «J’aimerais que la nouvelle génération, s’imprègne de mes écrits, et de l’histoire de la révolution, afin de reprendre le flambeau…
Notre pays a besoin de toutes les énergies juvéniles afin de démontrer à tous ceux qui pensaient que l’Algérie, n’était plus que l’ombre d’elle-même, que nous sommes encore là et prêts à défendre notre patrie bec et ongles… Je refuse les constats pervers… Je n’aimerais pas que mon père et tous les moudjahidine, et chouhada se retournent dans leurs tombes. Nous sommes tous des obligés devant l’Histoire, et nous nous devons de révéler la vérité, quel qu’en soit le prix…» Un objectif honorable, pour la fille de Aâzaba, qui continue à mener son bonhomme de chemin dans les dédales de ses recherches historiques afin d’apporter toute la lumière sur le combat des Algériennes depuis la guerre de la libération à ce jour. *Par Yasmina HANANE - Samedi 09 Juillet 2016/ l’Expression
***Aïcha Litime. La révoltée d’une époque, que seules, les plus averties savent raconter.
- Crime de la France en Algérie et combat de la femme rurale.
L’ouvrage intégral est disponible en librairie.
Du même auteur: – L’Offensive du Nord Constantinois
- Jours en mémoire
- Fuir une nuit d’Enfer.
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**la femme urbaine et la femme rurale
*Le savoir-faire ancestral qui sauve
Retour aux sources – Si la femme urbaine subit, entre autres, les affres du chômage, comment qualifier ce qu’endure la femme rurale ‘
Plus qu’ailleurs, s’il est un endroit où la femme endure et subit la précarité et le manque d’emploi, c’est bien en zone rurale. Certaines femmes semblent toutefois ne pas vouloir baisser les bras et comptent bien mener le combat, aussi dur soit-il.
C’est ainsi que certains «petits métiers» exercés généralement à domicile, ont fait naître des vocations parmi les femmes de certaines régions notamment en Kabylie. Gâteaux traditionnels, couscous roulé à la main ou encore la succulente galette kabyle (aghroum), mais aussi le tricot et la broderie, comptent désormais parmi la nouvelle gamme de produits que génèrent ces activités.
Ainsi, elles sont de plus en plus nombreuses ces dernières années à s’investir dans ces créneaux que Madame Tassa, retraitée de la fonction publique, aujourd’hui de retour dans son village natal (Beni Ksila), n’hésitera pas à qualifier de véritable «bénédiction». Elle s’est en effet trouvé une nouvelle vocation en donnant des cours de cuisine et de tricot. Une nouvelle vie, somme toute, après 32 ans passés dans la fonction publique. «Alors que les femmes ont fini par se désintéresser totalement de ces petits métiers, comme la cuisine ou encore le tricot, surtout dans les régions urbaines, mon agenda pour ce mois est complet.»
Le plus surprenant, nous dit-elle, est qu’elle a affaire à des femmes issues de la région, un milieu rural en l’occurrence. Un retour au savoir-faire ancestral qu’elle n’a jamais voulu abandonner, elle la secrétaire de direction, qui aujourd’hui compense nettement sa maigre retraite en enseignant son savoir, nous dira-t-elle. «Les pulls en laine avec effets de mailles et torsades sont une spécialité familiale. Savez-vous combien coûte sur le marché un pull irlandais en torsade ‘», nous lancera-t-elle furtivement.
Elle poursuivra en lançant en experte de la question : «À moins de 7 000 DA, passez votre chemin !». Avis aux amateurs.
Ainsi, nous dira Madame Tassa, «si ces »petits métiers » restés au stade folklorique et culturel arrivent, un tant soit peu, à garantir le pain quotidien de ces femmes et à travers elles de leurs familles, il n’en demeure pas moins qu’un intérêt doit leur être porté, notamment par les pouvoirs publics au travers de la Chambre de l’artisanat et des métiers.
Cela, en leur offrant plus de facilités d’accès à un statut légal et un régime fiscal adapté. D’autant que ces métiers sont de véritables mines, source d’emplois». Des dizaines, voire des centaines de métiers, qui font partie intégrante de notre patrimoine et qui ne demandent qu’à être valorisés et encadrés.*.infosoir-29.09.2012.
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Hiziya et Sayed : Une romance algérienne
L’histoire de Roméo et Juliette est devenue universelle, celle d’Antar et Abla a marqué la littérature arabe. Quand l’amour et la passion se mêlent à la poésie, aux destinées tragiques, cela ne peut que donner des histoires immortelles, des mythes qui se racontent au fil des siècles. Très peu connaissent pourtant l’histoire de Hiziya et Sayed. Une Romance bédouine de l’Algérie des années dix-huit cents, une histoire vraie devenue une ode à l’amour éternel. *cliquer ici: Hiziya et Sayed
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*Terre des femmes de Nassira Belloula,
**Chihab éditions, Alger, 2014 *187 pages.
Nassira Belloula dans son émouvant et édifiant roman Terre des femmes…
– ici, tout est loin des idées, si lumineuses soient-elles, développées dans les associations féministes ou paraissant dans les revues du même titre dans certains pays. Ici c’est une suite de récits en flash-back de vies de femmes algériennes, exemplaires d’abnégation, d’intelligence, de courage, d’amitié et… d’amour, face à la souffrance. Ce sont des vies aux multiples conditions sur une terre, la leur, la nôtre, celle de l’humanité entière et où, au vrai, nulle part la femme a sa juste place, pas même parfois où cacher ses blessures.
La femme écrivain entre fiction et histoire
Nassira Belloula nous renvoie à un pan de l’Histoire, avec H, de 1847 à 1955, spécialement à un moment crucial où il faut se déterminer: soit continuer de résister soit se soumettre au corps expéditionnaire formellement issu de l’«armée d’Afrique», créée sous la Monarchie de juillet 1830. La romancière fait témoigner «ses» femmes principales (Zwina, Tafsut, Yélli, Tadla et Aldjia) choisies pour ce qu’elle savait vraiment d’elles, à travers cinq générations: quelque chose d’unique et leur filiation commune, à partir du premier personnage femme nommée Zwina, jusqu’au dernier, la femme Nara, fille de Aldjia. Elles sont toutes de l’Aurès, en quelque époque qu’elles vivent. Leur mémoire est fertile, sans doute trop endolorie par des événements anciens et contemporains, variés et particuliers, des contraintes sociales violentes, des modes de vie sans liberté personnelle ou avec trop de liberté – telle la femme «azria», une courtisane – et surtout par le poids des sombres et séculaires traditions que la trahison de l’homme absurde, imbu de la masculinité de sa personne, entretient toujours.
Nassira Belloula sait de quoi elle parle. «De mon éducation, a-t-elle déclaré ailleurs, je garde une sensation de perpétuel danger. J’ai la peur des choses et des hommes. Je n’ai jamais su si ma peur était réelle. J’étais prisonnière de cette éducation basée sur la méfiance et l’interdit.» Elle est née le 13 février 1961, à Batna. Elle a grandi à Alger, au milieu d’une famille nombreuse, va à l’école primaire. En 1970, son père est obligé de s’installer à Aïn-Touta (Mac Mahon durant la colonisation) dans la wilaya de Batna. Elle ne s’adapte pas à sa nouvelle vie. Pourtant, elle fréquente heureusement le lycée technique à Batna puis l’École Nationale des Cadres de la Jeunesse. Après son mariage, elle élève ses deux filles. Toutefois, en 1993, elle est journaliste dans la presse indépendante algérienne et tient une rubrique sur le thème société et culture. En 2010, elle s’installe à Montréal et collabore à Radio-Canada. En 2011, elle prépare à l’Université de Montréal un diplôme en Histoire et actuellement un diplôme en littérature comparée.
Les souvenirs de son long séjour à Aïn-Touta et de la découverte de la vaste région du massif de l’Aurès et de ses populations lui reviennent en pensée et alimentent ses sujets de prédilection en écriture. Parallèlement, elle aura publié plusieurs ouvrages:
romans (La Revanche de May, Visa pour la haine,…), récits (Rebelle en toute demeure, Djemina,…), poèmes (Les Portes du soleil,…), essais (Algérie, le massacre des innocents, Les Belles Algériennes, confidences d’écrivaines,…).
Mais revenons à la source d’inspiration de Nassira Belloula qui déclarait ailleurs: «J’aime beaucoup jongler avec le récit et l’histoire dans mon écriture, il a donc été important pour moi de me documenter sur l’histoire de l’Algérie (…), surtout que l’ouvrage Terre des femmes, bien qu’il reste une fiction, a besoin d’un certain cadre historique. Je voulais aussi donner le regard de l’autre côté du colonisateur. C’est pour cela, par exemple, que lorsque je parle de massacre, je mets aussi la citation exacte du général qui l’a commis.»
Ah! qu’il disait donc vrai, le duc d’Aumale! Celui-là même que glorifiaient, en 1930, «les Cahiers du Centenaire» parmi «Les Grands Soldats de l’Algérie» et qui avait marché sur les traces de ses frères, le duc d’Orléans, le duc de Nemours et le prince de Joinville. Ils étaient tous les quatre, fils de Louis-Philippe qui, précisent les mêmes «Cahiers», «réalisa presque entièrement sous son règne, de 1830 à 1848, la conquête militaire de l’Algérie et les envoya à maintes reprises participer aux expéditions. Il tenait à ce qu’ils fassent l’apprentissage du métier des armes; il voulait aussi montrer à l’armée et au pays qu’ils savaient partager les dangers et les peines des enfants du peuple.»
Le duc d’Aumale, lieutenant-colonel au 24e de ligne, servit avec zèle la conquête lorsque Bugeaud entreprit de soumettre Abd el Kader.
Après «La prise de la «Smalah [Zoumalâ', en arabe]» (1843), selon les conditions décrites dans les archives de l’armée d’Afrique, mais se référer plutôt aux études revues et corrigées par nos historiens, il fut nommé général de division.
En novembre 1844, il s’installa à Constantine et, accompagné de son jeune frère le duc de Montpensier, il commençait, en février 1844, à connaître la région du massif de l’Aurès dans toute son étendue, y compris à l’évidence «les Djebels-Aurès», et particulièrement l’esprit des populations qui ne cessaient d’organiser et de réorganiser la résistance à l’armée de la France coloniale. On se doute bien, on le sait, que la guerre contre les populations de l’Aurès – et du reste de l’Algérie – n’était ni une promenade de santé pour les soldats français conquérants ni une vie paisible ou réjouissante pour le peuple algérien.
Une filiation féminine révolutionnaire
Dans ce contexte historique réel et débordant largement allusivement sur la société algérienne postcoloniale, le problème (si c’en est un) de la femme algérienne soulève ce qu’est sa condition, sa qualité, ses droits et ses devoirs dans une société à une époque donnée. Que le roman Terre des femmes de Nassira Belloula nous présente une saga continuellement vivace et intelligente à travers le temps, la société et l’espace de l’Aurès, ne peut que nous intéresser, nous ranimer l’esprit pour savoir et comprendre ce que nous sommes, ce qu’est notre histoire. Notre passion est de nous connaître sans ambiguïté, sans grandiloquence, sans fatuité et sans nous diminuer aussi! L’écrivain algérien, plus que jamais, doit être un pédagogue. Oui, il doit éduquer et instruire! Nassira Belloula fait oeuvre utile avec son roman Terre des Femmes.
De quoi s’agit-il? Il faut dire que le choix de l’unité de lieu pour faire revivre une situation dramatique (au sens grec drâma, action) valorise exceptionnellement le caractère violent des événements vécus par les personnages, toutes des femmes de l’Aurès, Zwina, Tafsut, Yélli, Tadla, Aldjia et Nara, la dernière de la lignée. Le drame de chacune de ces six femmes occupe l’essentiel de leur vie dans l’événement. Chaque histoire est développée dans un chapitre spécifique de la vie du personnage et suivant un lien constant et dans un décor sublime de l’Aurès, ce qui exacerbe la puissance tragique du récit et secoue la conscience du lecteur d’aujourd’hui. L’ensemble constitue une sorte d’échantillon de vies particulières aux personnages et à leur lieu de résidence ou de leur région, mais chacune d’elles a vécu l’événement et l’a assumé différemment: l’arrivée de l’armée française à Constantine et sa région, l’Aurès (Batna, Biskra, la révolte de cheikh Bouziane à Zaâtcha, le soulèvement de 1870,… la révolte de 1916 (contre la circonscription), et les années 1930,… 1945,… 1954, 1955,…
La structure de ce roman relève d’un découpage spécifique inattendu: les chapitres ont pour titre le nom des personnages et s’enchevêtrent en sections où le même récit semble se renouveler sous une forme différente et pourtant il porte, et la diffuse, une action dramatique riche en informations et en suspens. Ainsi se succèdent et s’emmêlent littérairement: Zwina: Village de Nara, dans le vaste pays des Chaouis, un soir de printemps de l’an 1847. – Tafsut, Village de Tagoust, les Aurès, un jour de printemps de l’année 1854. – Yélli, Sur les rives de l’oued Maâfa, 1870. – Tadla, Mac-Mahon, village colonial, 1915. – Aldjia, Village Nègre, Batna, 1940. – Nara, Village de la Maâfa, Mac-Mahon, 1955… «Nara regarda son fils, le premier garçon né depuis la naissance de Zwina, il y avait exactement cent vingt-six ans, soit plus d’un siècle de filiation féminine, qui fut rompue par la naissance d’un fils dans les maquis.»*Par Kaddour M’HAMSADJI - Mercredi 04 Mars 2015*L’Expression
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