clin d'œil féminin

Beaucoup de préjugés, de prétentions, de divagations et de mensonges ont désorienté les femmes et les hommes

dépendance affective et viol

*de la dépendance affective à la banalisation du viol

**Aujourd’hui, la banalisation du viol et la dépendance affective sont des choses dont on ne parle pas assez. C’est pourquoi il faut encourager la libération de la parole. Ce témoignage est une partie de mon histoire. Pour encourager les jeunes à parler, à se connaître, à se respecter. Apprenons leur le respect et l’amour de soi.

****J‘étais une jeune fille qui avait besoin de s’évader

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C’était il y a longtemps. J’étais au collège. Il y avait ce garçon qui était dans ma classe. Il semblait timide, introverti, peu sûr de lui. Je le connaissais d’avant parce que ma sœur et son frère avaient été dans la même classe pendant tout le collège.

Je ne me souviens pas avoir entretenu avec lui des rapports particuliers jusqu’au dernier jour de 3ème où nous avons fait le chemin du retour ensemble. C’est là vraiment, je crois, que nous avons commencé à discuter. Je trouvais sa timidité séduisante et attirante. Pour moi, qui avais un caractère déluré à l’époque, très extraverti, les cheveux rouges et tout le tintouin, j’ai été attiré par sa fragilité. Mais en réalité c’est plus que cela qui m’a attiré chez lui : c’était que j’étais mal dans ma peau. A dire vrai, l’ambiance familiale était compliquée. Une sœur perverse narcissique, un père au très fort caractère qui a du mal à exprimer ses sentiments et ses inquiétudes, autrement que par des excès de colère, et une mère qui rêvait d’avoir une autre vie. Et moi j’étais la dernière. Je ne dirais pas que j’ai eu une enfance malheureuse car mes parents, malgré leurs histoires personnelles compliquées et dures aussi, ont toujours eu pour préoccupation mon bien être et mon éducation. A part de l’affection et de l’écoute (si on peut dire cela ainsi) je n’ai jamais manqué de rien. Je ne cherche pas à désagraver la chose. Oui j’ai souffert de ce manque, mais comment le reprocher à ses parents sachant qu’ils ont toujours essayé de faire au mieux, pour mon bien, malgré leurs propres vécus ? Ç’aurait pu être pire.

J’étais donc une jeune fille qui avait besoin de s’évader, de voler au secours d’une âme en détresse uniquement pour fuir la mienne. Et il y avait ce jeune homme auquel je n’avais jamais apporté la moindre importance, qui soudainement avait fait naître en moi cette curiosité et cette volonté bien malsaine. Il m’avait raconté une histoire d’une organisation secrète qui faisait des trucs plus ou moins cool et qu’il avait intégré récemment… Info ou intox, il n’en fallait pas plus pour mon esprit torturé pour être éprise de cette histoire et plus tard, du jeune homme en question. C’est sur ces fondements que se basa notre « amitié » aussi toxique et malsaine eut-elle été.

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Le temps a ainsi passé. Nous échangions beaucoup au travers d’une plate-forme de discussion en ligne qui sera, plus tard, détrônée par Facebook, et il n’habitait pas très loin de chez moi. Lui et son histoire étaient devenus un refuge. Un sombre refuge finalement… Et il me faisait rêver à coup d’histoires, de rendez-vous qu’il avait eu dans des coins sombres de la capitale. Je ne marchais pas, je courais ! C’était tellement excitant. Cela me sortait tellement de ce train train quotidien, de cette société dont je me sentais exclue et incomprise. Oui parce qu’à cette époque, qui correspond à mes années lycée, j’avais la grosse étiquette de « grosse asociale rebelle » collée en énooooorme sur le dos. Je n’avais pas beaucoup d’amis et j’avais un goût très malsain pour les limites et tout ce qui sortait du cadre. Sortir du cadre était en quelque sorte mon let-motive.

Un jour, alors que nous discutions de ces activités extra-scolaires, il m’a révélé que, pour franchir un échelon de son organisation, il devait déshabiller une fille…. Vous les voyez venir ? Oui, moi aussi. Je ne sais plus ce qui a fini par me convaincre car, bien entendu, au départ je ne voulais pas. Je pense que c’était mon mal-être, l’attrait du sien, mon besoin de me retrouver dans les bras de quelqu’un, les siens pour le coup. Il n’empêche qu’un beau jour, j’ai empoigné une bouteille de whisky qu’avait mon papa, j’y ai bu quelques gorgées histoire de mon donner du courage et j’y suis allée. Nous sommes allée dans sa chambre et je l’ai laissé me déshabiller. Stupide. Oui. Sauf que les choses ne ce sont pas arrêtées là. Il a commencé à me caresser l’entre-jambe jusqu’à me pénétrer avec ses doigts et ça, je ne le voulais pas. Je lui ais demandé gentiment d’arrêter mais il continuait. Je lui ai répété plusieurs fois « non arrête s’il te plaît, je ne veux pas » mais il a continué. Puis il a arrêté, je me suis  »rhabillée » et je suis partie. J’étais jeune, mal dans ma peau et je ne pouvais ni voulais admettre ce qu’il venait de se passer avec ce garçon que j’appelais « ami ». Un viol. Voilà ce que c’était. Tout simplement. A partir du moment où il avait commencé à me toucher et à me pénétrer, que les premiers mots qui sont sortis de ma bouche ont été « non » et qu’il a continué, c’était un viol, car je ne voulais pas.

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Après ces événements je me sentais mal à l’aise avec lui. J’éprouvais de la colère tandis que lui agissait normalement. Voir, il plaisantait de la chose. Il m’appelait « chute du Niagara ». Classe non ? J’avais mis une amie au courant de ce qu’il s’était passé, que je ne voulais pas qu’il me touche mais que je m’étais laissée faire. Sa réponse avait été « oui mais bon, t’y es allée pour te faire déshabillée et t’a kiffé non ? Bon, où est le problème ?» Choquant n’est ce pas ? On n’imagine pas cela aujourd’hui, dans nos vies d’adultes. Pourtant je crains que cela ne soit encore la réalité de certains jeunes gens.

J’aurais aimé vous dire que l’histoire s’est arrêtée là, que j’ai coupé les ponts avec ce jeune instable, malade psychologiquement, mais non. En fait, si, je l’ai fais. Mais mon esprit était bien torturé à ce moment et j’avais apparemment décidé qu’il m’en fallait plus pour apprendre… Beaucoup plus.

Nos chemins c’étaient définitivement séparés lorsqu’en première il partit dans un autre lycée. Cela m’avait grandement facilité la tâche. Cependant, je continuais à croiser sa grand-mère, des amis communs et, aussi bizarre que celui puisse paraître, je me sentais coupable. Car, et c’est là la perversité de mon esprit à l’époque, c’était moi qui lui avais causé de la peine. Lui était le jeune homme fragile et sans défense qui n’avait tout simplement pas su maîtriser son élan « affectif ». Pauvre petit choux… J’étais la coupable. Coupable de lui avoir fait de la peine. Coupable de lui avoir fait miroiter quelque chose pour ensuite le jeter comme une vieille chaussette. Lui, n’avait apparemment aucune idée de la raison pour laquelle je me sentais mal à l’aise, pourquoi j’avais décidé de ne plus le voir. Il n’avait rien fait de mal.

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Vint alors le jour, funeste, où j’ai pris mon téléphone pour l’appeler et m’excuser d’avoir été si dure avec lui. Je dis « funeste » car tout cela n’a été que le début d’une longue, très longue, descente dans l’obscurité qui aura duré 9 ans.

Suite à notre conversation téléphonique, nous nous sommes revus et avons recommencé à nous fréquenter. J’étais alors en terminale. Je ne me souviens plus si nous avions fait le point ou non sur ce qui s’était passé mais cela ne nous a pas empêché de redevenir « amis ». Et lorsque j’eus mon BAC, nous avons décidé de devenir plus que des amis. Je me souviens de cette excitation à me dire « youpi ! J’ai un petit copain » et…. de cette lassitude et de cette insatisfaction en le regardant. C’est ainsi que j’ai « rompu » une semaine après le début de ce nouveau stade de notre relation. Très sincèrement, il n’avait rien qui m’attirait. Rien. Sauf LA chose magique capable de m’attirer comme une abeille vers un pot de miel : il était plus torturé que moi et cela me faisait un si beau et grand échappatoire. C’était un homme que je pouvais sauver, que je pouvais porter à bout de bras. Moi qui étais seule et incomprise, je pouvais m’y jeter corps et âme.

Nous nous parlions tous les jours et voyions tous les week-end, ou presque. Y compris lorsqu’il eut une petite amie. Moi je lui parlais de mes complexes, de ma vision pessimiste de la vie, des difficultés que j’éprouvais au sein de ma famille. Lui me racontait ses histoires abracadabrantesques, partageait sa vision sombre et froide de la vie que j’absorbais à tour de bras. Et nous parlions de sexe. En première année de fac, j’avais entre 19 et 20 ans, c’était la grande préoccupation du moment. « Quand perdre sa virginité ? ». J’étais très curieuse du sujet, très attirée aussi. Pour lui, je devais perdre ma virginité le plus tôt possible, au risque de la perdre avec le premier connard et le premier beau parleur venu. Et c’est avec lui que je l’ai perdue. Je n’en garde pas un si bon souvenir que cela à cause de la douleur surtout…

Nous avons alors commencé une relation que l’on étiquette sous le nom de « sex-friend». Etre amis, avec des avantages supplémentaires… Belle connerie. J’avais cruellement besoin d’affection, d’amour, de reconnaissance, de tendresse mais tout ce que j’avais c’était du sexe. Le sexe est alors devenu la seule réponse que je connaissais au besoin d’affection, à l’amour.

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Notre relation s’est ainsi étalée sur 4 ans, entre-coupée de « petits copains ». Je mets « petits copains » car ce n’en était pas vraiment. C’était des relations courtes où le sexe arrivait très vite. Je ne savais pas comment commencer ou entretenir une relation. C’est bête mais ma seule référence c’étaient les films et les séries. Et dans les films et les séries les protagonistes se courtisent, couchent ensemble et pouf ils finissent leurs vies heureuses jusqu’à la fin de leurs jours. Oui bah moi je m’arrêtais à « ils couchent ensemble ». J’étais totalement déconnectée des réalités. Je n’avais aucune conscience de mon corps, de son importance et j’ai eu des rapports non protégés, ce qui est grave quand on sait tout ce qu’on sait sur le SIDA et autres IST.

Nous avons arrêté notre relation extra-amicale lorsqu’il eut une petite copine, l’élue de son cœur. Oui car moi j’avais beau être là tel un paillasson, à me plonger jour après jour dans les noirceurs de son esprit torturé, je n’étais jamais celle vers qui son cœur se dirigeait. Mais torturée moi même, je demeurais auprès de lui. Et bien qu’il eut sa petite copine, je continuais à être là en soutien, veillant sur lui.

C’est vraiment mon départ dans une autre ville pour mes études qui a marqué la fin de cette relation toxique. J’avais alors décidé de faire mon propre chemin. C’était tant mieux !

Je me souviendrais toujours de la veille de mon départ. Nous étions debout devant chez lui et il s’est mis à me dire tout ce que j’avais attendu, espéré qu’il me dise durant ces 4 dernières années. Il pleurait et m’a embrassé alors que pendant nos galipettes les baisers étaient hors-sujet et que, bon sang, j’en avais souffert. Et là il me disait et me donnait tout. Mais c’était trop tard, une voie c’était offerte à moi et je n’avais d’autres envies que de la suivre. C’est ce qui m’a permis de m’éloigner, de prendre de la distance.

J’ai ensuite eu quelques relations sans lendemain avec d’autres jeunes hommes. Je me suis même essayé avec une fille, mais non, j’étais et suis définitivement hétéro. Cependant, plus j’avançais dans le temps, plus ma perception de moi même évoluait. Cette perception du moi que je n’avais pas du tout s’affinait, comme si ma vue devenait de plus en plus claire avec les temps. Comme si peu à peu je percevais ses contours, ses limites. Mes propres limites en fait.

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Un jour j’ai cru l’avoir trouvé cet amour. C’était la première fois où j’entretenais une relation saine avec un jeune homme. Nous discutions beaucoup, nous baladions ensemble. Il était doux. Sauf qu’il était anglais et habitait en Angleterre. Je pense que, même s’il a mis fin à notre relation car il s’est soudainement dégonflé, cela avait été le premier a être délicat, attentionné et affectueux. Je me souviens de cette première soirée que nous avions passé ensemble. Pour la première fois, il y avait les baisés, les câlins, les mots et pas de sexe. Bien qu’il ait manqué d’honnêteté envers moi et aussi envers lui même je pense, cela a été l’accalmie. L’accalmie qui m’a permis de vivre cette autre chose. Cette accalmie après une errance de près de 9 ans. Cette accalmie qui m’a finalement permis ensuite de connaître l’amour et d’être prête pour l’homme avec lequel je souhaiterai ensuite partage ma vie, partager un tout. Celui qui me fera renaître.

Je ne sais pas si tout ce que cet « ami » m’avait raconté était vrai ou non. Nos chemins ce sont définitivement séparés il y a 7 ans environ quand j’ai réalisé qu’il n’était définitivement pas la personne droite, sincère et sensible qu’il prétendait être mais qu’il était plutôt lâche en fait. Tandis que je voyais de plus en plus en clair, il s’était caché derrière sa copine pour mettre fin à notre « amitié ». Belle ironie mais quel service rendu ! Il a ensuite essayé de revenir, une première fois quelques mois après, puis Linkedin m’a appris qu’il avait essayé de voir mon profil. Il a tenté une nouvelle approche 2 ans après en faisant le coup du sms envoyé par erreur. C’était « drôle » parce que je savais que c’était lui. J’avais essayé de l’appeler histoire de le confronté à sa propre connerie et lâcheté mais je n’eus qu’un sms « d’une âme torturée que j’ai connu il y a bien longtemps et dont je ne dois plus me soucier maintenant…. » Snif snif. Et je n’exagère pas. Pour moi la vie avait continué son cours et heureusement !

Me remettre de toutes ces blessures, de toutes années, a été très compliqué. Oui j’ai pu renaître mais j’ai aussi eu le contre-coup de ce lourd passé. « Comment avais-je pu être ainsi ? » J’ai eu cette prise de conscience il y a 3 ans et je pense que ce n’est qu’aujourd’hui où je suis en paix avec. La psychothérapie y est aussi pour beaucoup.

Dans tout cela, je m’estime quand même chanceuse. Car tout cela s’est produit dans un cadre limité, la famille de ce jeune homme était stable, je n’ai jamais touché à la drogue, je ne me suis jamais mise vraiment en danger (sauf avec les rapports non protégés), j’ai eu certes des relations d’un soir mais, par rapport à ce que j’ai entendu de certaines connaissances, j’ai quand même été soft (je ne me suis jamais réveillée dans le lit d’un inconnu par exemple). Je ne juge pas ceux et celles qui ont une vie sexuelle délurée, bien remplie et assumée. La question qui est importante est celle du choix, du respect de ses propres limites et de sa personne. Si on multiplie les parties de jambes en l’air, parce qu’en toute connaissance de soi, on est totalement ok avec, il n’y a pas de problème. Tant mieux même ! Mais si on le fait parce qu’on n’a pas conscience de la personne qu’on est, de ses limites et qu’on le fait parce qu’on ne connaît rien d’autre, là il y a problème. A mon sens en tout cas et c’est ce qui a été mon cas.

J’ai choisi de témoigner aujourd’hui sur cet épisode de ma vie parce que mon subconscient m’a gentiment indiqué que c’était le moment de se repencher là-dessus, parce que je sais que de jeunes gens (surtout des jeunes femmes) sont dans le même dédale infernale, parce que je sais qu’aujourd’hui la banalisation du viol et la dépendance affective sont des choses dont on parle et qu’il faut encourager la parole à se lever, parce qu’il incombe aux parents de prévenir ce genre de comportement à risque chez leurs enfants. Encourageons les jeunes à parler, à se connaître, à se respecter. Apprenons leur le respect et l’amour de soi.

Merci à vous de m’avoir lu.*F L-  6 JUIL. 2019- PAR  - Edition de témoignages « Ecrire pour exister »

*blogs.mediapart.fr

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*Relation de violence dans le couple

Le tabou du viol est presque universel. La définition la plus simple de la violence de genre est la réduction normalisée de l’individu au statut d’objet. Précisément parce qu’il est une négation en essence, le viol, comme le reste des violences de genre, guérit par la verbalisation.

********** le conflit sémantique autour du viol.

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J’ai rédigé Le symbolique est politique il y a quelques années, en guise d’exorcisme de deux expériences personnelles, une relation de violence dans le couple et un harcèlement professionnel. Je n’ai porté plainte pour aucune d’entre elles. En parallèle, j’ai contacté des secteurs de gauche, mue à l’époque par le besoin existentiel de mener le genre à la sphère politique, un besoin de me sentir exister. J’ai supporté à l’époque stoïquement bien des insultes pendant que je rédigeais l’essai.

Depuis, j’ai vécu durablement le même conflit sémantique autour du viol. La définition la plus simple de la violence de genre est la réduction normalisée de l’individu au statut d’objet. Il n’est pas surprenant, dès lors, qu’un des besoins basiques exprimés par tant de féministes, déjà mentionné par Simone de Beauvoir, soit celui de ne pas être un objet pour l’autre ; celui de ne pas exister pour l’autre. Une aspiration qui semble aller de soi et qui apparaît au contraire comme fondamentalement absurde dès lors que, structurellement, celui-ci n’existe que de façon relative à un autre pensé en tant qu’objet.

Le viol est la violence objectivante par antonomase. La violence, aussi, qui conjugue sanction et domination. Une infraction du corps et une négation réitérée. L’on nie l’individu du point de vue individuel avec le viol –son désir, sa volonté. L’on nie l’individu du point de vue social avec le viol –ses mots, son vécu.

Précisément parce qu’il est une négation en essence, le viol, comme le reste des violences de genre, guérit par la verbalisation. Dire. Une fois et une autre. Dire. Ce qui s’est passé. Ce que j’ai senti. Ce que j’ai vécu. Ce que je ne suis pas : une dépouille ; un débris ; un non-moi.

Le tabou du viol est presque universel. Le corps violé perd symboliquement la capacité d’être la propriété privée d’un homme et cesse en cela, culturellement, d’être un corps. Pour la femme, l’infraction est plus ontologique : passer d’être moi à être objet ; passer d’exister socialement à inexister socialement. En tant que possibilité de sanction, pour l’homme, le viol garantit qu’il n’existe pas de sexualité hors-temps ; constitue la garantie de l’existence d’une sexualité sur commande.

Comment est-elle la jouissance sexuelle de l’homme ? S’il est vrai que l’on ne pourra jamais imaginer les expériences du monde que nous n’aurons pas, celle-ci constitue l’une de celles qui nous manqueront. Elle aura pourtant pesé sur nos vies, toutes entières organisées pour nous décrire en tant qu’objet sexuel et reproductif.

Il n’empêche, du point de vue ontologique, une fois surmonté le viol libère de ce poids ; du poids du corps vécu comme objet sexuel, consommé par l’autre. La sexualité est présente et cependant la femme découvre qu’il existe un au-delà de son aspect sexuel. Elle est une âme. Un esprit. Elle est action, affectivité, émotivité. Elle est une sexualité, aussi. Mas pas seulement une sexualité, et surtout pas une sexualité sur commande. La femme toute entière change de sens, de façon d’être dans le monde. Elle gagne en profondeur. Elle n’est plus objet. Elle cesse d’être un sexe, pour posséder un sexe et une sexualité, parmi tant d’autres choses. Il déplaît, et déplaira, cet être féminin dans le monde non réductible à sa sexualité.

*Par SARA CALDERON- Enseignante-chercheuse *10 janvier 2019

**blogs.mediapart.fr

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