Préscolaire
*Le préscolaire, une étape importante dans la vie d’un enfant
La petite enfance est une étape importante et excitante dans la vie d’un enfant. C’est durant ces années qu’il apprend énormément sur lui-même et sur l’entourage.
C’est là qu’intervient le rôle des parents qui l’accompagnent dans cette « aventure » pleine de découvertes et d’apprentissage. Dans le public ou le privé, l’éducation préscolaire représente une première expérience. L’enfant évolue sans ses parents et fait partie d’un groupe organisé et planifié. Dans notre pays, on a pris conscience de l’importance de cet enseignement. Parmi les recommandations ayant sanctionné les travaux de la conférence nationale de l’éducation qui a eu lieu le mois de juillet dernier et qui seront appliquées pour l’année scolaire 2015/2016, on retrouve la nécessité de la généralisation de l’enseignement préscolaire à travers tout le territoire national. L’aventure du préscolaire a commencé, en fait, en 2009. Depuis cette année, ces petits êtres sortent tôt le matin au même titre que leurs camarades de la grande section. Le préscolaire ne se réduit pas aux cours dispensés à l’école publique. Les établissements privés et la mosquée sont également sollicités. Certaines familles, pour des raisons financières surtout, optent pour le préscolaire dans les écoles publiques. L’enfant est orienté vers des classes dites « spécialisées ». Il suit un cursus normal où il apprend à lire et écrire. Il s’essaye aussi au dessin et . Il est également soumis aux mêmes horaires (8h à 11 et 13h30 à 14h45). Dans chaque commune de la wilaya d’Alger, il y a au minimum deux établissements scolaires du cycle primaire. Chaque école est dotée d’une classe préscolaire. C’est le cas de la cité Coopemad, à Ain Benian, où la rentrée, pour le préscolaire, a posé problème pour certains parents. Ils étaient venus nombreux pour inscrire leurs enfants alors que le préscolaire n’était pas accessible à tous. La raison ? Faute de place, il était impossible de prendre tout le monde. Certains parents ont dû se rabattre sur les mosquées. Selon Rachid, un éducateur, « les enfants peuvent y apprendre la langue arabe, suivre des cours coraniques et apprendre à compter ». Selon lui, « tout se passe bien dans la mesure où le programme est conforme à celui du ministère de l’Education nationale ». L’avantage du préscolaire dans les mosquées, c’est que les élèves ont cours la matinée . « Cela m’arrange », dira une mère de famille. « Je profite pour faire mes courses durant la matinée pendant que mon fils est à l’école coranique », dira-t-elle.
Les tarifs diffèrent
les enfants de moins de quatre ans sont automatiquement refusés lors des inscriptions. Cela arrange certains parents qui estiment que « l’essentiel est de voir leurs enfants apprendre à lire et à écrire avant d’intégrer l’école ». Pour d’autres parents, la mosquée ne peut pas se substituer à l’école. Raison pour laquelle, faute de place, ils confient leur progéniture au privé. Les classes préparatoires ou préscolaires sont agréées au sein des écoles privées. De la sorte, les parents qui placent leurs enfants dans les crèches peuvent les laisser évoluer pendant trois années. De deux à quatre ans, ils sont à la maternelle et à 5 ans ils regagnent la cour des grands et sont systématiquement placés en préscolaire. Les rémunérations diffèrent d’une crèche à l’autre. Les prix vont de 6.000 à 10.000 DA pas mois et par enfant. Les bambins y restent toute la journée, suivent leurs cursus conformément à celui tracé par le ministère de tutelle et bénéficient d’une cantine scolaire, d’un espace de jeux et d’un goûter. Ils peuvent ainsi rester dans l’établissement jusqu’à 18h. C’est ce qui arrangent certains parents qui travaillent et qui n’ont pas où laisser leurs enfants. « J’ai opté pour le préscolaire privé pour la qualité de l’enseignement ainsi que pour les horaires », dira Ania, mère de Nazim. « Je n’ai personne pour l’accueillir à midi et le reprendre à l’école à 13h », a poursuivi la jeune femme. « De la sorte, je suis tranquille quand je le dépose le matin et je reviens le reprendre ». de nombreuses crèches ont consacré des classes spécialisées pour les enfants. Sabranisse à Ain Benian, El Kabess et Sucre d’Orge à Baba H’cène, Ma Vie Là à Bain Romain, Persévérance à Birkhadem et tant d’autres se sont spécialisées dans le préscolaire. L’avantage de l’éducation du préscolaire, selon Mme Malika, gérante de l’établissement Sabranisse, « est d’offrir une éducation de qualité en termes de communication entre les élèves, un comportement respectueux et avoir de nouveaux amis ». « Dans le préscolaire, l’enfant apprend à faire usage de son esprit en termes de conception des idées, développe son imagination et apprend à être autonome », nous confie cette responsable. « De la sorte, il sera mieux préparé pour l’école des grands et passera au primaire sans aucune contrainte, sans peur, . Pour elle et tant d’autres, il aura déjà mis un pied à l’école qui ne serait pas un univers étranger pour lui.*Rym Harhoura-Horizon- 15 septembre 2014
*La formule tarde à se généraliser
Peu d’enfants attendent de nos jours l’age de six ans pour découvrir l’école. La profusion de crèches, d’écoles privées, auxquelles ont recours surtout les couples qui travaillent, et l’ouverture de classes dans certaines écoles à travers les wilayas, ont accoutumé les bambins aux charmes et difficultés de l’apprentissage. L’Algérie envisage de généraliser cet enseignement préparatoire et de plus en plus indispensable à la véritable scolarité. Pourtant, faute de places et par manque d’encadrement spécialisé, il s’agit, à vrai dire, d’un enseignement expérimental qui concerne moins de 30 % des effectifs scolaires à l’échelle nationale. Ne faut-il pas craindre une discrimination envers les élèves qui sont privés de cet accès précoce au savoir ? L’actuelle ministre de l’Education nationale, Mme Benghebrit, qui, au sein du Crasc d’Oran, avait mené des enquêtes de terrain sur le sujet, accorderait une attention particulière au préscolaire devenu un passage obligé pour les élèves. Le dossier figure parmi ses priorités.*Horizon- 15 septembre 2014
*Avis de psychologues: une influence positive sur la scolarité
Thomas Davin, représentant de l’Unicef en Algérie, est catégorique. Lors d’une intervention publique, il avait affirmé qu’« un dinar investi dans le préscolaire peut rapporter de 8 à 17 dinars de retour sur investissement ». Les psychologues cliniciennes, Meriem Thamini et Rachida Baroud prennent en charge tous les cas qui se présentent à la cellule de proximité de l’Agence de développement social (ADS). Elles partagent son avis. « A 5 ans, l’enfant automatise progressivement ses mouvements et ses différents gestes peuvent remplir une fonction de réalisation tel que l’écriture » nous disent-elles. « Dans le préscolaire, l’enfant s’initie au graphisme. C’est une étape très importante puisqu’à l’école, en première année, il est censé écrire correctement l’alphabet », ont-elles expliqué. Evoquant la période préscolaire, l’une et l’autre estiment que « celle-ci est une préparation à l’adaptation pour l’école, car c’est le premier contact avec l’institution scolaire ». En effet, durant le préscolaire, les cours sont extrêmement allégés. Durant la matinée sont dispensés quelques exercices d’écriture et l’apprentissage de chants et de comptines. L’après-midi, place aux jeux de groupes, au dessin et, peut être, à une sieste. Les deux psychologues affirment que « cette séquence est une période charnière entre la maison et l’école ». « La séparation avec la mère doit se faire en douceur, sans heurt, ni problème d’ordre affectif » soutiennent-elles. En insistant sur l’importance de cette période de la vie des enfants, les deux psychologues ont souligné l’importance de cette phase « transitoire ». Ils doivent se détacher sans brutalité du vécu à la maison, de la présence de la maman affectueuse. Les jeux, la télévision (dessins animés), la présence des autres membres de la famille, les petits voisins, les cousins doivent être « mis de côté » sans déchirement. « Le préscolaire, pour toutes ces raisons, doit être généralisé à tous les enfants de 5 ans », ont soutenu les deux spécialistes. Actuellement, dans une classe, on peut trouver des enfants ayant été initiés au programme de l’école publique. D’autres ont suivi l’enseignement des écoles privées. D’autres enfants ont, enfin, fréquenté la mosquée. La catégorie d’enfants qui arrive à l’école sans aucune préparation n’est-elle pas lésée ?*Rabia.F–Horizon- 15 septembre 2014
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